Les serviteurs du maître ne s'attendent pas du tout à voir le champ infesté par l'ivraie, ils en sont surpris. La vie aussi a son lot de surprise, nous vivons un temps de bonheur et de joie et tout d'un coup tout s'écroule, rien ne va plus! Qu'avons nous fait ou omis de faire pour en arriver là? Pour que tout ce que nous avions construit se déchire? Seigneur, d'où vient ces zizanies (terme grec de l'ivraie) dans le champ? Seigneur, que t'ai-je fait pour que tu t'acharnes contre moi? Et le maître de répondre:.... 

                                                  C'est un ennemi qui a fait cela!

Un ennemi que l'on ne peut pas identifier, qui n'a pas de nom, que personne n'a vu puisqu'il a agit de nuit quand tout le monde dormait et qu'après son méfait, il s'est enfui! Pourquoi Jésus ne le nomme-t-il pas? Alors que quelques versets plus loin, lors d'une rencontre intime avec ses disciples, Il le présente comme étant le diable; celui qui divise, qui déchire, qui veut détruire l'oeuvre harmonieuse de Dieu.

Parceque, ce que je crois comprendre, Jésus veut que nous découvrions cet ennemi, que nous le chassions nous-mêmes de sa résidence!

Je ne pense pas que le semeur apprécie que son ennemi séme "la zizanie" par dessus le bon grain; alors comment réagit le maître? Plainte à la gendarmerie, procés, demande de dédomagement, colére, anéantissement ?.. Le maître, en effet, anéantit _ non pas l'ennemi_ en refusant que les serviteurs arrachent l'ivraie, il anéantit sa violence, sa haine envers son ennemi!

La rancoeur, le mépris, le jugement envers celui qui nous a fait mal, qui nous a blessé, qui nous a contrarié avec des  taquineries et des paroles offensantes, des interpallations grossiéres, ne sont que les fruits de la haine et de la violence. Dans la parabole, qui est le véritable ennemi qui est prêt à détruire la moisson?

En somme, ceux qui nous font du mal, nous devons les bénir car ils réveillent l'ennemi qui sommeillent dans notre coeur. Dénonçons-le et chassons-le de nos coeurs! Débarrassons-nous du karcher de la morale que nous employons sans discernement afin d'extirper le mal dans la vie de notre prochain. Arrêtons le desherbage intensif du coeur de notre jeunesse. Veillons, avec attention, fut-elle de la grosseur d'une graine de moutarde, sur la bonne semence qui germe dans le coeur de ceux qui nous entourent, notre famille au sens large du mot, nos voisins, nos collégues. Puissions nous réaliser que la vie d'autri est un trésor sur lequel Dieu nous demande de veiller.