L'étude de la prophétie relative à l'avenir d'Israël. Il ne faut pas qu'absorbant notre esprit elle le détourne de la contemplation de ce qu'il y a de plus fondamental dans le Christianisme: La personne de Jésus, le salut parfait qu'il nous acquit dans sa venue en chair, et dont il nous mettra en pleine possession dans sa venue prochaine en gloire, tel doit être le grand objet de nos méditations. Mais par cela même, gardons-nous de négliger la parole de la prophétie, puisque c'est encore à Jésus, à l'apparition de sa gloire et à l'éternelle délivrance de ses Rachetés qu'elle se rapporte.

MOTIFS QUE NOUS AVONS DE NOUS INTÉRESSER A ISRAEL ET A LA PROPHÉTIE QUI LE CONCERNE.

I. L'amour immuable dont ce peuple est l'objet de la part de Dieu.

Jérémie 31;20 :Ephraïm est-il donc pour moi un fils chéri, Un enfant qui fait mes délices? Car plus je parle de lui, plus encore son souvenir est en moi; Aussi mes entrailles sont émues en sa faveur: J’aurai pitié de lui, dit l’Eternel.

Ils sont aimés à cause des pères, car les dons gratuits et la vocation de Dieu sont sans repentir (Rom. 11, 25).

Si Dieu aime Les Juifs, pourrions-nous ne pas les aimer aussi?

II. Le salut vient des Juifs (Jean 4) 

Ce n'est pas nous qui portons la racine, c'est la racine qui nous porte (Rom. 11).

Quel qu'un a dit :"Si jamais, nous avons ouï parler des prières d'Abraham pour les Gentils; si jamais les doux accords de la harpe de David ont porté le calme dans notre âme agitée; si jamais les efforts et les souffrances de Pierre, de Paul et de Jean, et surtout les douleurs de Jésus de Nazareth ont ému notre cœur, au nom des prières d'Abraham, des sublimes accords de David, des travaux des apôtres et des souffrances de Jésus, ayons compassion de leurs frères...»

C'est de lui surtout qu'est issu le Messie, mort à cause de nos offenses et ressuscité à cause de notre justification (Rom IV).

III. Malgré les persécutions et la volonté de l'humanité à les faire disparaître: Israël est toujours là!

Les Juifs auraient dû succomber à tant de maux accumulés sur eux depuis tant de siècles. Mais, fidèle à ses promesses, Dieu les a miraculeusement gardés jusqu'à ce jour.

 Ils ne trouvaient aucun repos parmi les nations; la plante de leurs pieds ne pouvait s'arrêter nulle part (Deut. 28, 65); ils étaient hors d'eux-mêmes à cause des choses qu'ils voyaient de leurs yeux (v. 34).

Sophonie 3;19: Voici, en ce temps-là, j’agirai contre tous tes oppresseurs; Je délivrerai les boiteux et je recueillerai ceux qui ont été chassés, Je ferai d’eux un sujet de louange et de gloire Dans tous les pays où ils sont en opprobre. En ce temps-là, je vous ramènerai; En ce temps-là, je vous rassemblerai; Car je ferai de vous un sujet de gloire et de louange Parmi tous les peuples de la terre, Quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux, Dit l’Eternel.

Zacharie 1;14 : Et l’ange qui parlait avec moi me dit: Crie, et dis: Ainsi parle l’Eternel des armées: Je suis ému d’une grande jalousie pour Jérusalem et pour Sion, et je suis saisi d’une grande irritation contre les nations orgueilleuses; car je n’étais que peu irrité, mais elles ont contribué au mal. C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel: Je reviens à Jérusalem avec compassion; ma maison y sera rebâtie, et le cordeau sera étendu sur Jérusalem. Crie de nouveau, et dis: Ainsi parle l’Eternel des armées: Mes villes auront encore des biens en abondance; l’Eternel consolera encore Sion, il choisira encore Jérusalem.

IV. Si tel est le passé de la nation. Son état présent nous toucherait-il moins?

Le nom de la postérité d'Abraham est toujours Lo-Hammi (point mon peuple), Lo-Ruhamah (point graciée). Sans Christ, sans Dieu, sans espérance au monde, le Juif, selon la parole d'Esaïe, est toujours errant sur la terre; il regarde en haut : ténèbres  — en bas, tout autour de lui : obscurité profonde! il bronche en plein midi; affamé, endurci, il se dépite et maudit son Roi et son Dieu (Es. 8 et 59).

D'une part, il sait bien que, d'après la Loi, les sacrifices sont nécessaires pour ôter le péché; et, de l'autre, il se voit dans l'absolue impossibilité d'en offrir, la Loi ne permettant pas de sacrifier hors du Temple de Jérusalem!

Quelle poids pour sa conscience, quand elle vient à se réveiller!

V. Un dernier et non moins puissant motif recommande la nation sainte à toute notre sympathie chrétienne : c'est la considération des glorieuses destinées que Dieu lui réserve; c'est à dire son rétablissement final et la prodigieuse influence que ce rétablissement doit exercer sur l'état moral du monde entier. Que ce peuple toujours distinct des autres peuples, toujours en possession de sa nationalité, est un miracle permanent au milieu des tribus humaines, une démonstration vivante, actuelle de la vérité des oracles divins (Amos 9;11.); mais surtout que Dieu ne l'a gardé si miraculeusement, au milieu de tous les éléments de la destruction, que pour le rassembler par de grandes et éternelles compassions.

Fidèle et vrai quand il a fallu châtier, le Dieu d'Abraham le serait-il moins quand il s'agira de bénir?