Pour faire suite au dernier billet traitant d’un « troisième œil », j’ai retravaillé un billet en préparation sur lequel je vous invite à « jeter un œil ». On peut jeter un oeil, par curiosité, par indiscrétion, pour passer le temps, par sécurité et si nous jetions un oeil pour ne plus marcher par la vue mais par la foi!

 Jacob fut contraint d'abandonner "l'oeil" pour rencontrer son frère Esaü.

 Résumons l'histoire de Genése 32 : Jacob retourne en Terre Sainte après 20 ans passés à ‘Haran. Il envoie des anges messagers vers Esaü dans l’espoir d’une réconciliation, mais les messagers lui rapportent que son frère vient dans sa direction accompagné de quatre cents hommes armés. Jacob se prépare au combat, prie, et adresse à son frère un important don de bétail dans l’espoir de l’apaiser.

Au cours de la nuit qui précède leur rencontre, Jacob fait traverser la rivière Yabok à sa famille et à ses possessions. Lui, cependant, reste en arrière et rencontre un ange qui représente l’esprit de Esaü, avec lequel il lutte jusqu’à l’aube. Bien qu’atteint à la hanche, Jacob est vainqueur. L’ange lui donne alors le nom d’Israël, « Car, dit-il, tu as combattu contre des puissances célestes et des hommes et tu es resté fort ».

 Que de choses étonnantes dans ce texte; d'abord ces messagers que Jacob envoie vers Esaü, le texte hébreu est sans aucune ambiguité ce sont des "MaLaKhIM", des anges, Jacob serait-il Dieu pour commander aux anges?

Et puis l'angoisse le saisit et il se sépare de sa famille, certainement pour la mettre à l'abri mais ne manque-t-il pas quelqu'un? Relisons Genèse 30, où est Dina? Et pourquoi ce combat entre deux personnages qui ne se connaissent pas ?

Que de sujets de méditation!

 Arrêtons-nous au bord du gué de Yabok.

A une lettre prés, YaBoK est l'annagramme de Ya'aKoB, phonétiquement il n'y a pas de problème mais scripturairement il manque une lettre à Jacob:  le Ayin de Ya'akob.

Que réprésente cette lettre Ayin ? c'est l'oeil, la vue.  La vision de son frère angoissait Jacob; son imagination lui faisait craindre la rencontre de son frère. En passant le gué, nommé Israël, il doit entrer dans un nouveau chemin; non plus le chemin de la vue mais celui de la foi: Voir au delà de Esaü.

Nous-mêmes, souvent nous sommes angoissés parce que nous sommes figés devant l'image de l'autre; en reconnaissant que l'autre existe hors de notre imagination, de notre interprétation nous pouvons entendre sa voix, entendre son désir et peut-être voir en lui : UN FRERE !

Mais cela sera le sujet d’un prochain billet sur la fraternité.