Vendredi dernier, nous avons eu, dans notre groupe d'intercession pour Israël, un excellent temps de partage "hébraïque" autour du premier chapître de la Genése. Nous avons pu "mesurer" la grandeur de notre "petitesse" quand à la pensée hebraïque qui animait les écrivains divins. La Bible n’est pas un livre comme les autres parce qu’elle n’a pas d’auteur. On ne peut même pas la décrire comme un ensemble ordonné de livres. Pourtant, en dépit d’une étonnante diversité de genres littéraires, l’unité de l’ensemble se découvre et s’impose à l’observateur attentif qui prend le temps de méditer tout ce qui lui paraît étrange, obscur ou invraisemblable. Le verset obscur nous invite à quitter nos savoirs, nos acquis, nos préjugés pour partir en pèlerin vers l’inconnu. Dans des billets précédents, nous avions réfléchis sur l'infini richesse des premiers termes de la bible, Béréchit bara Elohim... Au commencement Dieu créa.... Mais est-ce la réalité?

En effet, Genése 1;1 nous dit : Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. et ensuite Genése 2;4 ajoute : Voici les origines des cieux et de la terre, quand ils furent créés. Lorsque l’Eternel Dieu fit une terre et des cieux.

Qui est le véritable créateur des cieux et de la terre, Elohim de Gen 1;1 ou l'Eternel Elohim de Gen 2;4 (j'écris Eternel pour citer le tétragramme). Si de savoir que Dieu est unique - et vous avez raison - et que c'est, ici, la même identité, vous suffit; ne perdez pas votre temps à lire ce billet. Mais si Dieu est unique - ce qui est la base de ma foi - pourquoi Elohim qui est le pluriel de Eloah (Dieu, divinité) ? De plus, ce pluriel, sujet d'un verbe conjugué au singulier, est un nom propre puisqu'il est cité sans article.

Je n'ai trouvé que André Chouraqui, traduisant la bible littéralement, qui ose dire qu'il ne faut pas lire « les dieux créérent », ni « des dieux créérent », mais “ DieuX créa ”. La réflexion demande à être poursuivie sur le sens du mot élohim. Une bible en hébreu, une concordance et bible-on-line nous ménera d'émerveillement en émerveillement dans notre étude.

Dieu ou Les dieux ?

Les deux expressions apparaissent ensemble pour la première fois avec Hénoc. Genése 5, 24 est généralement traduit par: Hénoc marchait avec Dieu puis il ne fut plus, parce que Dieu l’avait pris avec lui. Mais André Chouraqui traduit: Hénok marchait avec (les élohims) ; puis il ne fut plus, parce que (Élohim) l’avait pris avec lui. En effet, dans la torah, les 5 premiers livres en hébreu, le premier Elohim de notre verset est précédé d'un article, HaElohim se traduit par les Dieux et le second est le nom propre, Dieux, de Gen 1,1.

De même, Noé sera plus tard qualifié d’homme juste par l’Écriture parce que, lui aussi, marchait avec la divinité (les élohims) (Gn 6, 9).

On peut faire la même observation en Gn 20, 17 : Abraham pria les élohims et Élohim guérit Abimélec, sa femme et ses servantes. Abraham adresse sa prière à la révélation de Dieu (les Elohims) , mais c’est Dieu qui guérit.

Hénoc et Noé vivaient suivant une certaine révélation de Dieu mais c'est auprés de Dieu qu'ils passent l'éternité.

Élohim est le Dieu unique créateur du ciel et de la terre (Gn 1, 1), inconnu des hommes jusqu’à ce qu’il se révèle à eux (Ex 6, 2-3 et 20, 1-2). Les élohim, au sens étymologique, désignent ce « que l’on adore » (le mot vient de la racine alah, adorer), c’est-à-dire ce que l’homme connaît de Dieu, ce qu’il en a reçu comme révélation.

N'est-ce pas le sens du discours de Paul à Athénes.

Actes 17:22 Paul, debout au milieu de l’Aréopage, dit: Hommes Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux. Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j’ai même découvert un autel avec cette inscription: A un dieu inconnu! Ce que vous révérez sans le connaître, c’est ce que je vous annonce.

Mais bien sûr vous n'êtes pas obligé de me croire!