Un Dieu oublié, un roi bafoué, une reine méconnue, un premier ministre ambitieux, un rabbin courageux, un décret malicieux, quelques festins, un peuple repenti, une victoire militaire et beaucoup beaucoup de joie - c'est le miracle de Pourim. Dans le monde israëlite, demain, ce sera la fête de Pourim et dans le cadre de la "Journée internationale de la femme" les deux femmes du livre d'Esther, Vashti et Esther, mériteraient d'être citées en exemple. Toutes deux sont courageuses et en risquant le tout pour le tout, l'une perd et l'autre gagne. Vashti descend et Esther monte. Pourquoi l'une plus que l'autre?

Une lecture superficielle, littéralle, de la Meguila d'Esther fait que la reine Vashti a mauvaise presse. Que ce soit dans le monde juif ou chrétien, nul ne vient à son secours, nul ne défend son honneur.

Une lecture plus approfondie qui demande étude et recherche nous apprend qu'à l'époque c'était la coutume de faire venir des femmes, des courtisanes, à la fin des banquets. Le roi traite Vashti, la reine, en courtisane! Vashti sait ce qu'elle risque en refusant de satisfaire les caprices de son mari, le roi, mais elle ne céde pas. Elle n'accepte pas de tenir le rôle d'objet érotique et sexuel. Elle provoque la panique dans le monde masculin.

Ce n’est pas seulement à l’égard du roi que la reine Vasthi a mal agi; c’est aussi envers tous les princes et tous les peuples qui sont dans toutes les provinces du roi Assuérus. Car l’action de la reine parviendra à la connaissance de toutes les femmes, et les portera à mépriser leurs maris; Esther 1;16,17

En tant qu'homme qu'elle eût été ma réaction? Aujourd'hui, quelle est ma position face à ce qu'on appelle "la libération de la femme"?

En tant que femme....?

Le pouvoir a eu peur de ces "petits" qui soudain se mettent à penser et qui veulent sortir de la façon de faire traditionnelle, voir humiliante et injuste.

Vashti disparaît de l'histoire. Désormais, c'est Esther qui occupe le premier plan.

Le troisième jour, Esther mit ses vêtements royaux et se présenta dans la cour intérieure de la maison du roi, devant la maison du roi. Le roi était assis sur son trône royal dans la maison royale, en face de l’entrée de la maison. Esther 5:1

Le chiffre trois est trés important dans la bible ainsi que dans les contes orientaux. Selon bible-on-line le terme "troisième jour" est employé 44 fois dans la bible. Si la premiére occurence de ce terme est en Genèse 1:13 Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin: ce fut le troisième jour; la derniére est en 1 Corinthiens 15;3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l’avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures; qu’il a été enseveli, et qu’il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures.

Y-a-t-il un lien entre ces trois versets? Un des buts du trosième jour de la création était d'embellir la terre qui n'était que "tohu bohu" et de pourvoir aux besoins de l'homme. " Le miracle de la création est un miracle de rédemption." déclare Paul Ricoeur, un exégéte de renom, en effet, comment l'homme hors d'Eden, privé de l'arbre de vie aurait-il pu survivre sans l'oeuvre de la création? Le terme "Tob" -bon- ne qualifie pas une beauté esthétique ou une valeur morale mais exprime le plaisir immense du créateur à manifester la grâce. Dans les récits bibliques, l'expression "Le troisième jour" marque aussi le passage d'une situation de détresse à une situation de libération. Avant le jour de victoire de la résurrection, n'y-a-t-il pas eu pour notre Sauveur trois jours de détresse, admirablement relatés dans le Psaume 22. Esther, revêt ses habits de majesté avant de se présenter devant le roi. L'acte de changer de vêtement est lié au début d'une vie nouvelle (lire Deutéronome 21) mais elle est tout à fait consciente du danger; "Si je dois périr, je péris" Esther 4;16. En se présentant devant le roi au troisième jour et avec ses vêtements de reine, Esther ne pouvait risquer sa vie que pour la gagner.

Matthieu 10:39 Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.

Ce livre qui s'avére être un conte, une nouvelle comme le livre de Ruth, nous pousse à la reflexion; en tant que chrétien comment est-ce que je réagis à l'attitude de la reine Vashti qui conteste la loi des perses ? En devenant reine des Perses, Esther participe-t-elle à un système injuste? Que signifie pour moi "risquer" ou "perdre" sa vie?

Joyeuses fêtes de Pourim à tous.
Que la gaité et le bonheur puisse toujours être dans vos demeures.