Si la façon de se comporter de notre jeunesse à changer ; est-ce à cause de l’évolution de notre société ou de l’évolution de leur éducation ? Accepter cette parole de Jésus comme quoi il faut accueillir le Royaume de Dieu comme un enfant peut, et je le comprends, laisser sceptiques quelques parents qui doutent il y ait chez l'enfant quelque chose qui soit la clé d'entrée du Royaume.

Cette clé n’est certes pas celle de l'innocence. Sans doute, un petit enfant n'a fait ni bien ni mal, il ne pense pas à mal c'est vrai, mais c'est certainement une fausse piste théologique. Dire qu'il faille être innocent pour pouvoir entrer dans le Royaume de Dieu serait en totale contradiction avec le reste du message de l'Evangile.

Posons-nous plutôt la question de savoir, quand Jésus disait : « Laissez venir à moi les petits-enfants » ; quel genre d’enfant accueillait Jésus ?

Notre tendance à survaloriser l'enfant - aujourd'hui, nous sommes dans le règne de l'enfant roi – obscurcit notre vison de l’enfant à l’époque de Jésus car du temps de la Bible l'enfant était tout en bas de l'échelle de la société. D'abord on en avait beaucoup, et beaucoup mouraient en route, ensuite les enfants étaient essentiellement, pour la famille, une main d'œuvre à bon marché. D'ailleurs la langue de la Bible le dit, en grec, comme en hébreu : c'est le même mot pour dire « enfant » et « serviteur » ou « esclave » (« Pais » et « Eved »). Les enfants étaient donc même moins que des serviteurs, ils n'avaient aucun droit, ils étaient dans un état de soumission totale, et le père avait droit de vie ou de mort sur ses enfants, ils devaient seulement obéir et servir.

C'est à partir de ce constat que tous les commentaires de l'Evangile disent que ce qu'il faut trouver comme qualité essentielle chez l'enfant, qualité permettant d'entrer dans le Royaume de Dieu, ce n'est pas la pureté, mais l'humilité. Pour entrer dans le Royaume, il faut être humble, être serviteur, ne pas aspirer à être grand dans la société, mais se savoir le plus petit. C'est dit de plusieurs manières et à bien des endroits dans l'Evangile.