L'étude hebdomadaire de la torah est centrée cette semaine sur le livre des nombres des chapitres 25;10 à 30; 2 et porte le nom de Pin'has ou Phinées avec lequel Hachem conclue une alliance éternelle parce qu'il fut zélé en appliquant strictement la loi. Mais au chapitre 27, on nous relate l'histoire de cinq femmes, les filles de Tselophachad qui n'avait pas de fils. Les lois de l’héritage, dans la Torah,  ne reconnaissant que les héritiers mâles, ne permettaient pas d’attribuer sa part à ses descendantes. Ma’hlah, Noah, ‘Haglah, Milkah et Tirtsah refusèrent d’accepter ce fait et le contestèrent devant Moïse. Le fait remarquable dans cette paracha est qu'on y relate deux péricopes sur un sujet commun - la loi - abordé suivant deux directions opposées et dans lequel chaque protagoniste est honoré car dans le cas de l'héritage Dieu change d'avis, la torah n'est plus un absolu - la loi c'est la loi - mais le seul soucis du législateur est le bien-être des hommes et des femmes et de la société. La torah montre, par elle-même, que la loi évolue. 

En résumé la loi disait : ce sont les garçons qui héritent; les femmes viennent revendiquer "debout" devant Moïse et devant les anciens et l'éternel leur donne raison et la loi change : "Et tu parleras en ces termes aux enfants d'Israël: Si un homme meurt sans laisser de fils, vous ferez passer son héritage à sa fille."

Voilà un épisode très important qui nous rappelle que nous n'avons pas à être prisonnier de principes établis, de dogmes, de traditions mais il nous faut savoir nous tenir "debout", c'est à dire respecter la dignité dont Dieu nous a revêtu. Le "pourquoi" des filles de Tselophachad a certainement marqué la manière d'agir de Moïse dans l'évolution de la société hébraïque. La preuve en est que les noms de "Ma’hlah, Noah, ‘Haglah, Milkah et Tirtsah, les filles de Tselophachad" sont cités en conclusion du livre des nombres. Si Moïse est l'auteur du livre de Job, on comprend pourquoi celui-ci se termine par ce verset: " Leur père (Job) donna à ces filles une part d'héritage parmi leurs frères."

Ne pas accepter le monde comme il est, nous avons le devoir de poser des questions, de demander des explications quand les choses ne nous semblent pas justes. Il est étonnant de constater qu' en hébreu "Pourquoi" se dit "Lamah" Lamed; Mem et Het sont les initiales de "Lehem Min Hashamaïm" - le pain qui tombe du ciel -. Dieu répand sur le peuple une pluie de questions. Comme la pluie fait lever la moisson; les questions, les réflexions font lever l'intelligence et permettent d'honorer et de glorifier Dieu.

Mais bien sûr vous n'êtes pas obligés de me croire.