Que faire? Quand un tiers de l'humanité vit sous le seuil de la pauvreté, quand après une journée de travail à la minoterie ou en plein soleil, dans les champs, le roumain rentrent chez lui avec 2 ou 3 euros et un sac de "porum" ou un panier de "cartofi"

"Le jour même, tu lui remettras son salaire, avant que le soleil se couche; car il est pauvre, et il attend son salaire avec anxiété. Crains qu'il n'implore contre toi le Seigneur, et que tu ne sois trouvé coupable." Deutéronome 24;15

Ainsi, le prescrivait la loi, le salaire de l'ouvrier devait être payé le soir même, faute de quoi le journalier aurait du se coucher le ventre vide, lui et sa famille. A l'époque on vit réellement au jour le jour, d'où, d'ailleurs, la prière de Jésus: "Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien."  Le soir, l'intendant de l'employeur procède ainsi, il donne à chacun selon son dû, un denier pour une journée de 12 heures de travail. Avec cet argent le travailleur pouvait nourrir sa famille. Dans la parabole de l'ouvrier de la onzième heure racontée par Jésus en Matthieu 20; 1-16, les choses sont un peu plus complexes car n'ayant travaillé qu'une heure, l'employé ne pouvait pas nourrir sa famille avec un douzième de denier. 

Que faire? Le propriétaire, ignorant les principes, agit selon ce qui est juste. Il décide que tous recevront également selon leur besoin; non pas selon leur mérite mais selon ce qui leur est nécessaire.

"Nous devons chaque instant de notre vie au fait que Dieu tient compte de notre dénuement et non de nos mérites; de nos efforts et non de nos succès; des motifs de nos actions et non des actes eux-mêmes; des mouvements de notre coeur et non des gestes de nos mains. C'est grâce à cela que nous vivons ... "( E.Drewermann ) L'attitude du propriétaire ne devrait-elle pas être le fondement de nos relations à l'autre?

Mais c'est là que les choses se gâtent. Quand les ouvriers à temps plein - les orthodoxes, les gens respectueux des dogmes, de l'ordre, de la loi- voient que les derniers - les exclus, les irréligieux, les "chercheurs de Dieu"- sont rétribués comme eux, le conflit éclate. Pour ces contestataires, la question n'est pas: " De quoi a besoin l'autre? " mais: " Que commandent le droit et l'ordre? "

Ceux qui, par peur, ont besoin que des barrières leur soient imposées, des ordres leur soient donnés se scandalisent que la bonté et l'amour  vont au-delà de la loi en la rendant superflue.

Que faire pour être en accord avec Jésus? Au lieu de critiquer, de jalouser, d'envier "L'image de Dieu" - "Le convaincant mystère: nous sommes faits à l'image de Dieu : Dieu est le père mais aussi le policier, le criminel, le prêtre, le maniaque, le juge... " ( Graham Greene -La puissance et la gloire-)

réjouissons-nous du bonheur du juste.