A la veille de reprendre les études des "Parachiot" (pluriel de paracha), je voulais introduire cette nouvelle année juive par un billet sur Israël. C'est la lecture du livre de Erri De Lucca, le noyau d'olive, qui me conduisit à méditer sur ce texte archi-connu du "Buisson ardent".

Normalement, un buisson épineux n'intrigue personne. Pas besoin de faire un détour pour mieux l'apercevoir. Mais un buisson qui brûle sans se consumer, voilà qui interroge, voilà qui mérite de se détourner de sa route ! A tel point que Moïse n'est pas préoccupé par la silhouette qui se dresse au milieu du feu mais par ce buisson qui ne se consume pas. (Exode 3;2)

Ce buisson - Cena - n'est cité que quatre fois dans la torah, 3 fois dans "chemot" et une fois dans "devarim". Au verset 3, Moîse se pose la question : "Pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ?" Il n'emploie pas le terme habituel de "Lama" pour le "pourquoi" mais le terme de "MaDUWa" qui a la même valeur numérique que "HaCeNHa"- Le buisson. Le terme "Maduwa" veut aussi dire "Parce que".

Le buisson devient le centre d'intérêt de Moïse.

« Israël est-il un esclave acheté, ou né dans la maison ? Pourquoi (Madduwa') donc devient-il une proie ? » Jérémie 2 : 14

Israël sera le centre d'intérêt de Moïse parceque le buisson ne brûlera pas!

Mais puisque ces épines brûlent sans se consumer, c'est donc que même l'Exil, même la Shoah ne pourront rayer Israël de la carte des peuples de la terre. La promesse est ainsi faite au serviteur souffrant qu'est Israël que, même à travers le feu des pogroms et des rejets en tout genre qu’on lui fera subir, il continuera jusqu'au terme de l'histoire humaine à témoigner du Dieu unique : Y.H.W.H.

Nous devons superposer à cette interprétation Jésus, couronné d'épines, qui connaît le feu de la passion sans être dévoré ni par la mort, ni par la haine, ni par le mal. Le buisson que les flammes ne peuvent anéantir est à la fois le Messie humble, humilié, et son peuple qui fait corps avec lui, Israël et l'Église doivent être indissolublement unis.

« Les portes de la mort ne pourront rien contre elles »