La paracha Michpatim traitera des lois sociales régissant les hommes entre eux. Les versets 22 et 23 du chapitre 21 du livre de l’Exode soulèvent une interrogation au sujet de l’avortement. En effet si suite à un quelconque événement, une femme enceinte ( הָרָה אִשָּׁהfemme montagne ) accouche prématurément, certaines traductions de l’A.T. associent ce fait à une fausse couche, voir un avortement, les conséquences sont différentes s’il y a ou pas d’accident ( אָסוֹןassone ).

La question est : qui est concerné par cet accident, traduit aussi par malheur ? Si le fait qu’une femme accouche prématurément  est malheureux quel est cet autre accident du verset 22 et pour lequel au réclamera une vie – verset 23?

La perte de l’enfant… ou la mort de la femme ?

Vous vous doutez qu’il y eut et qu’il y a encore de nombreuses discussions à ce sujet. Je voudrais relater deux interprétations qui nous feront réfléchir.

De la première qui est celle de la septante ( traduction grec de la torah) et des manuscrits de la mer morte on conclut que causer une fausse couche en fin de grossesse est considéré comme un homicide car l’enfant est viable naturellement et complétement formé. Un bébé est considéré comme un être humain que quand il arrive à terme, le moment exact 7 ,8 ou 9 mois n’est pas précisé.

De la deuxième approche, celle de la vulgate (traduction de la bible en latin) et des sages du talmud seule la mort de la mère est passible de la peine de mort. La seule perte du bébé n’est jamais passible de la peine de mort ; un fœtus n’est jamais considéré comme un être humain quelque soit son terme.

Pour le judaïsme  s’il n'est question ici que de la mère et non du fœtus, la loi talmudique condamne l’avortement volontaire sauf dans de rares circonstances exceptionnelles.