Pauvre Pourim. Il est devenu le mardi gras juif, un jour de réjouissances, de bombance et mascarades. Mais il est beaucoup plus que cela. Pourim est la fête dans la clandestinité. En fait, les déguisements et les masques sont tous conçus pour souligner le caractère caché essentiel de cette journée. Ce thème de la dissimulation se trouve dans le nom même de l'héroïne de Pourim. "Esther" dérive de la racine « str », qui en hébreu signifie «caché». Dans la Torah, Dieu dit à Israël: «Je vais sûrement cacher (Hastir Astir) Ma face de vous ..." (Dt 31:18.). Les sages voyez cette phrase en hébreu comme une suggestion subtile de la vie cachée de Dieu au cours de la temps d'Esther.

Prenez Esther elle-même. Personne, sauf Mardochée, ne sait qui elle est vraiment. Même le roi Assuérus est maintenu dans l’ignorance. Tel est le thème de la fête : rien ne se révèle. Dieu lui-même est caché dans l'histoire de Pourim. Chercher dans la Méguila du début à la fin, vous ne trouvez pas mention de son nom. N’est-ce pas étrange pour un livre biblique?

Pour souligner le caractère caché de Dieu, toute l'histoire semble être une succession de hasard.

La reine Vashti refuse de se présenter à la fête royale quand justement le roi veut se débarrasser d'elle et recherche une nouvelle reine; Mardochée se trouve être au bon endroit au bon moment pour déjouer un complot contre la vie du roi; et puis le Roi a justement une insomnie alors ses courtisans lui rappellent que Mardochée lui a sauvé la vie…etc Même la date à laquelle les Juifs doivent être exterminés est déterminée par le tirage au sort. La main de Dieu est invisible. Le miracle de Pourim pourrait facilement être attribué à un hasard, lui aussi.

Pourquoi y-a-t-il autant de différences entre ces deux fêtes à savoir Pourim et Yom Kippour ?

Le nom officiel de Yom Kippour est Yom HaKippurim. littéralement, cela signifie "un jour comme Pourim." Ceci est superbe. Yom Kippour est comme Pourim? Comment cela est possible ?

A Yom Kippour il est interdit de manger et de boire; à Pourim le peuple est convié à manger et à boire, même à l’excès. Yom Kippour est extrêmement spirituel; Pourim est extrêmement charnel. Il est beaucoup plus difficile de se souvenir de Dieu au milieu de la débauche que de se souvenir de lui dans le milieu de la solennité.

Dans la première épître aux Corinthiens, 1Cor 3 ; 1,2, l’apôtre Paul s’exprime ainsi : « Pour moi, frères, ce n’est pas comme à des hommes spirituels que j’ai pu vous parler, mais comme à des hommes charnels, comme à des enfants en Christ. Je vous ai donné du lait, non de la nourriture solide, car vous ne pouviez la supporter ; et vous ne le pouvez pas même à présent, parce que vous êtes encore charnels. »
 

L’apôtre, au début de ce chapitre, indique aux Corinthiens qu’il y a deux stades dans l’expérience chrétienne. Certains chrétiens sont charnels, d’autres sont spirituels. Grâce au discernement que le Saint-Esprit accordait à l’apôtre, celui-ci voyait que les Corinthiens étaient charnels, et il voulait le leur dire. Dans les quatre premiers versets de ce chapitre, nous trouvons quatre fois le mot charnel. Les Corinthiens étaient des chrétiens, de véritables chrétiens, des enfants en Christ ; mais ils avaient un défaut capital, ils étaient charnels. De sorte que l’apôtre semble leur dire : « Je ne puis vous enseigner des vérités spirituelles concernant la vie spirituelle, vous ne pourriez les comprendre. » Ce n’était pas qu’ils fussent stupides. Ils étaient très intelligents, très instruits, mais ils étaient incapables de comprendre un enseignement spirituel. Ceci doit nous apprendre que, bien souvent, nos réactions dans la vie et, même, pour parler « patois de Canaan », dans nos communautés, nos églises, nous réagissons charnellement. Nous sommes prompts à juger, à blâmer, à ne pas considérer l’autre « comme étant béni de Dieu ». Nous sommes loin les uns des autres alors que Jésus nous demande d’être proche. Bas les masques ! Nous devons choisir quelle sorte de vie chrétienne nous voulons vivre : la vie charnelle ou la vie spirituelle. Si nous voulons comprendre les paroles de Jésus, choisissons d’aimer notre prochain comme nous aimons Dieu.