Lorsque la Thora parle de la « mort », elle ne fait pas simplement référence à l’absence de vie, mais à ce que cet état représente et lorsque la Thora parle de la « vie », elle ne fait pas simplement référence au fait de respirer, mais plutôt au processus par lequel on grandit.

Dans la paracha Nitsavim, il est écrit : « Regarde, J’ai placé devant toi la vie et le bien, la mort et le mal… J’ai placé la mort et la vie devant toi, la bénédiction et la malédiction ; tu choisiras la vie afin que tu vives, toi et ta descendance. » Deut 30 ;19 et 20

 Être en « vie » suppose d’embrasser les défis que l’existence présente, en les utilisant pour devenir une personne meilleure. On peut donc opter pour « la mort » en évitant d’affronter les épreuves et en tournant le dos aux difficultés par lesquelles on peut s’élever. Ainsi, choisir « la mort », c’est préférer le confort à l’effort, et une vie tranquille à une existence pleine de défis…

Cependant, une difficulté apparaît dans le verset ; la Thora indique  deux « paires » de choix : entre le bien et le mal, entre la vie et la mort.

Mais un homme peut respecter la Torah en faisant le bien  tout en choisissant la « mort » ; s’il ne cherche pas à s’améliorer et à combattre ses mauvais penchants, il favorise l’option la plus commode – en d’autres termes, il choisit la « mort ». Ce qui est effrayant, c’est que l’on peut faire ce choix tout à fait consciemment et vivre toute sa vie en rythme de croisière. Si l’on ne fait pas d’effort pour améliorer sa relation avec Dieu, pour être un meilleur conjoint ou parent, etc... on opte pour la facilité.

À un niveau un peu plus profond, le choix entre le confort et le défi correspond en réalité, à la possibilité de se lier soit au corps, soit à l’âme. N'est-ce pas le message de l'Apôtre Paul dans l'épître aux romains?

"Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s'affectionnent aux choses de la chair, tandis que ceux qui vivent selon l'esprit s'affectionnent aux choses de l'esprit. 6Et l'affection de la chair, c'est la mort, tandis que l'affection de l'esprit, c'est la vie et la paix…" Rom. 8 ; 5 et 6

Le corps cherche à retourner vers adama, la terre, son point de départ ; cela se manifeste par une volonté de s’allonger, se reposer, jouir de divers plaisirs et d’agréments. Pour sa part, l’âme désire retourner vers chamaïm, les cieux, dont elle est originaire. Cet attrait est représenté par la volonté de progresser et de grandir. Ainsi, chacun est constamment confronté à cette lutte, et tiraillé dans des directions opposées. 

La Thora, dans la paracha de cette semaine, nous informe que pour réussir dans notre existence, nous devons choisir la vie pour vivre.