La paracha de cette semaine est surtout axée sur l'énoncé des dix Paroles que Jésus reprend en partie en Luc 18;20: "Jésus lui répondit: Pourquoi m'appelles-tu bon? Il n'y a de bon que Dieu seul. Tu connais les commandements: Tu ne commettras point d'adultère; tu ne tueras point; tu ne déroberas point; tu ne diras point de faux témoignage; honore ton père et ta mère. J'ai, dit-il (un jeune homme riche en Matthieu), observé toutes ces choses dès ma jeunesse."

Pourquoi au travers de l'écrivain biblique Jésus prend-t-il le temps d'énoncer les commandements? La phrase :"Tu connais les commandements." ne suffisait-elle pas? Surtout qu'une erreur grossière entache cette péricope. Je vois vos sourcils s'épaissir et vos fronts se plisser. Relisez Exode 20, les versets 12 à 17… Les prescriptions énoncées directement par l'Eternel à Moïse sont remaniées par Jésus, en effet le devoir inconditionnel d'honorer son père et sa mère plaçait avant toute autre obligation en Exode se retrouve en "queue de peloton" en Matthieu, Marc et Luc. L'homme Jésus, rabbi de son état, grand connaisseur des Ecritures, ne peut évidemment pas avoir procédé à une telle inversion par inattention.

Déjà en Matthieu 12… celui qui fait la volonté de mon père qui est dans les cieux, celui-là est ma mère et mes frères et en Luc 9… Laisse les morts ensevelir les morts et en Matthieu 10…celui qui aime son père et sa mère des versets qui jettent le trouble dans la manière de penser la parentalité. Celle-ci ne serait aucunement liée au biologique? Les devoirs dus aux parents ne seraient-ils plus une priorité absolue?

Quand Jésus parle des enfants, Il annonce que l'enfant est un être à part entière qui doit être pleinement respecté, qu'il détient toute la richesse de l'homme, comme une graine contient la plante, l'arbre, le fruit, qu'il est le fondement de son avenir. La fonction de parents est de le protéger, de pourvoir à ses besoins et, surtout, de lui permettre de se réaliser en faisant en sorte que les liens parentaux ne soient pas une entrave dont il faut se libérer.

C'est Françoise Dolto qui faisait remarquer qu'en Marc 5 Jaïrus, le chef de la synagogue, en se jetant aux pieds de Jésus, lui dit : Ma fillette est à toute extrémité et quelques versets plus loin c'est le célébre  "Talitha koumi " de Jésus, c'est à dire: Jeune fille, lève-toi. Une autre psychanalyste, Marie Balmary, s'étonne de ce que la femme d'Abraham, quand elle était stérile, s'appelait Saraï - Ma princesse- mais le jour où elle devint Sarah -princesse- elle devint aussi mère.

Bien sûr qu'il nous faut respecter nos parents mais quand cette parentalité au lieu d'accompagner l'enfant sur sa route à lui elle le conditionne pour réaliser les désirs du ou des parents... l'enfant meurt à sa volonté de se réaliser.

Je crois qu'il y a beaucoup à découvrir, à apprendre, à enseigner en méditant ce que dit Jésus par rapport aux enfants. N'avons-nous pas fait très souvent fausse route dans l'éducation de nos enfants en refusant l'éducation de Jésus à ce sujet?