Les questions de parentalité sont à la mode, elles inspirent recherches, débats politiques, laïques ou religieux –souvent houleux- livres, films, modifications législatives, etc… Même le pape François a ouvert dimanche dans une ambiance tendue, paraît-il, un synode historique sur la famille, demandant aux évêques de trouver des solutions ouvertes et souples permettant l’accueil dans l’Eglise de personnes qui s’en sentent exclues, comme les divorcés remariés ou les couples en union libre. On devrait se réjouir de ces questionnements, or, à y bien regarder, il semblerait qu’il s’agisse, en vérité, et une fois de plus, de mieux répondre aux besoins des parents.

Pierre Lassus, spécialiste des maltraitances faites aux enfants, ne craint pas de dire que, en réalité, tous ces débats tournent autour de la question : « Comment avoir des enfants quand je le veux, et ceux que je veux, et pouvoir les élever pour qu’ils répondent aussi exactement que possible à mes désirs, ceci au moindre coût pour ma tranquillité, pour ma liberté, pour pouvoir me réaliser pleinement dans mille autres activités ? Et, accessoirement, comment mettre un terme à l’expérience si elle devait s’avérer trop pénible… pour MOI évidemment ? »

Le message de Jésus au sujet de la famille est très clair. Il annonce que l’enfant est un être humain à part entière qui doit être pleinement respecté et que le devoir des parents est de le protéger, de pourvoir à ses besoins et de lui donner la permission d’exister.

Nous, chrétiens, avons-nous réellement compris le message ?

" Je vous le dis, en vérité, si vous ne changez et ne devenez comme les enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux… Mat.18 ; 3

Nos enfants ne sont-ils pas comme notre propriété qui doivent constituer un prolongement de nous-mêmes afin de répondre à NOS besoins ?

Comment aurions-nous réagi en tant que « père du fils prodigue » ?

Voilà, un père qui voit partir son fils, qui le sait mener une « drôle » de vie, qui apprend que pour survivre il doit garder les pourceaux et qui ne bronche pas ! Et quand le fils est de retour, bien sûr, il se réjouit mais il ne lui fait aucun reproche. Il tue le veau gras car il est heureux : son fils est devenu adulte –la preuve : il cherche du travail !- un homme responsable, désireux de vivre SA vie et non celle de ses parents ou de ses proches.

N’est-ce pas cela « Aimer son enfant » : tout faire pour qu’il devienne un adulte responsable de sa vie et non de la vie de ses géniteurs ? Tout faire pour qu’il soit ? Comme le créateur pouvait se nommer : « Je suis celui qui sera. »

Jésus restaure l’enfant dans sa dignité. Ce sont des enfants qui lui ouvrent les portes de Jérusalem, qui l’acclament comme le roi : « Des enfants…criaient dans le temple : Hosanna au fils de David. » Mat. 21 ; 15

Où sont les parents dans l’enseignement de Jésus ? Au commencement était l’enfant…