L’image que beaucoup de gens ont de Jésus est celle de quelqu’un de sensible, avec de longs cheveux bruns, de grands yeux clairs, avec une voix douce, toujours souriant, aimable, incapable de déranger, de créer de la discorde ou de scandaliser. Comme c’est cette image que nous voulons transmettre vous pensez bien que les caricaturistes ne vont pas nous rater quand, par notre attitude, nous leur montrerons le contraire. Et pourtant, comme je le remarquais dans un précédent billet, Jésus a été un homme des plus provocateurs, un impertinent qui ne se gênait pas pour défier les sages, les autorités religieuses.

 Pourquoi une telle attitude d’un citoyen du Royaume ?

La Judée et la Galilée gémissaient sous la botte de l’occupant romain. Le peuple qui endurait des abus, des humiliations quotidiennes aspirait  à ce « Royaume de Dieu » dont la liste des citoyens commençait avec Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Elie, David…etc mais pour Jésus les héritiers de ce royaume sont : les pauvres en esprit, les affligés, les débonnaires, les affamés de justice, les miséricordieux, les persécutés. Pas un mot sur les super héros, sur les parfaits, les puissants, les scribes et les pharisiens (Matt. 5 ; 3 à 12) N’y avait-il pas dans ce discours de quoi choquer l’élite morale et intellectuelle du peuple d’Israël ?

 N’aurions-nous pas été, nous-mêmes, choqués par ce discours de Jésus en Matt 5 ; 20 qui peut être compris ainsi : « Si votre justice ne surpasse pas celle des chrétiens pratiquants (ceux qui vont à l’église chaque semaine, qui s’impliquent dans la vie de leur communauté, qui croient que leur vie à plus de valeur que celle des autres…) vous n’entrez pas dans le royaume des Cieux. »

 Ne crions-nous pas nous-aussi au blasphème, comme les scribes et les pharisiens, en entendant Jésus proclamer Matt 5 ; 48 : « Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » quand on nous demande d’agir comme Jésus agit ? Oui mais c’est Jésus…

La perfection dont parle Jésus n’a rien à voir avec les lois et les contraintes. Il parle de la perfection de l’amour du prochain et plus encore de l’amour pour celles et ceux qui ne le méritent pas. C’est l’amour absolu qui rayonnant sur notre caractère, change nos intentions et nos pensées et d’une moralité basée sur nos bonnes actions on passe à une moralité ancrée dans le cœur de Dieu au plus profond de nous-même. Ne nous faisons pas d’illusions, sans cette perfection de l’amour nous ne serons que des caricatures du christianisme.