Nos sociétés sont tellement ébranlées que l’avenir même de l’humanité est incertain. Avec la pauvreté en constant accroissement, qui poussent des milliers d’hommes et de femmes loin de leur cadre de vie, de leur culture, de leur pays, avec les guerres qui rendent les relations humaines difficiles, la souffrance occasionnée par le mépris des lois morales…où pouvons-nous encore puiser de l’espérance quand nous sommes désespérés, quand nous sommes aigris, en colère, déçus de tout… quand les événements nous malmènent au point que nous avons l'impression d'être à bout de force ?

Le chrétien répondra : « Dans la bible, bien sûr! » Mais à la condition que notre approche du divin ne soit pas une lecture primaire de la Parole, sans réflexion.

En relisant le livre de Daniel, je m’interrogeais sur le bienfait spirituel qu’il pouvait apporter au moment présent.

Le texte commence par le récit de la défaite d’Israël. L’armée est vaincue, le temple de Jérusalem est profané, les objets sacrés du temple ont été emportés pour servir d’autres dieux. Si je vis une situation difficile, voir de défaite, le texte me redonnera peut-être un espoir ? Quand je suis à bout de force, incapable de prier, à me demander si c’est bien raisonnable de croire. Même quand nous sommes au plus bas. Il y a un petit reste de vraie vie, un reste de noblesse, de foi, de sagesse, un avenir, une espérance nous dit le prophète :

Il y avait parmi eux, d’entre les enfants de Juda :
Daniel, Hanania, Mischaël et Azaria. Le chef des eunuques leur donna des noms :

   à Daniel celui de Beltschatsar,

   à Hanania celui de Schadrac,

   à Mischaël celui de Méschac,

   à Azaria celui d’Abed-Nego.

A un moment où notre foi vacille, ce texte parle de nous et nous montre que même dans une situation désespérée, il y a un trésor qui reste, ce trésor c’est un avenir, une espérance 

Ces 4 noms se complètent si bien que l'on peut les lire comme une phrase complète, ce qui est évident quand le texte est compris en hébreu. Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria : Dieu est mon juge, le Dieu d'amour et de pardon, Qui est vraiment Dieu ? l'Éternel qui m'a secouru.

Cette théologie de l’amour de Dieu, ce n'est pas du tout celle du féroce Nabuchodonosor. En renommant les 4 jeunes gens, ce texte nous présente une théologie concurrente :

   Beltschatsar : « le dieu Bal protègera le roi »

   Schadrac : « le dieu Lune commande »

   Méschac : « Qui est le dieu Lune ? »

   Abed-Nego : « Le serviteur du dieu Nebo »

Malgré les trésors perdus, l’exil, la prison, les désastres …dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés, nous dit l’apôtre Paul. Ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni celles à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu cet amour vraiment manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. (Romains 8:33-39)

Ce texte de Daniel a une portée universelle dans son interprétation. La Bible est écrite pour chacun de nous, et pour tous les peuples. Chacun peut s'approprier ce récit en se souvenant de ses propres défaites spirituelles. En Dieu, il y a une espérance en dépit de tout. Et cette espérance est déjà là, comme une résurrection déjà donnée en germe.

C'est ce que me raconte l'histoire de Daniel, aujourd’hui… car  Ainsi fut Daniel jusqu’à la première année du roi Cyrus … à suivre ?