Des primaires chez les « Républicains » au remaniement ministériel – entre autres - nos oreilles sont rassasiées des discours des élites. Des élites qui s’entr’admirent, s’entr’félicitent et s’entr’décorent mais qui sont totalement indifférentes aux cris, aux appels des plus faibles, des plus démunis. Faute d’entendre la vie où elle se vie, la démocratie dégénère en foire d’empoigne entre partis. L’histoire le montre : mépriser la parole des « petit gens » déroule un tapis rouge aux pieds des dictateurs. C’est le fruit d’une autosatisfaction d’un savoir qui ne supporte pas ni la contradiction, ni la discussion.

Après avoir manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Adam eut peur et courut se cacher, il tremblait de peur. L’homme du Jardin d’Eden en refusant d’écouter ( étymologie d’obéir) Dieu, est devenu incapable d’entendre l’homme. Il n’écoute que les propos de ceux qui entrent dans son jeu.

A l’opposé du récit du Jardin d’Eden, le récit de la rencontre d’Emmaüs nous décrit l’homme de nouveau capable d’écouter. Il sait se laisser instruire. Il parle vrai.

Dans ce dernier récit le Christ invite l’homme à cesser de trembler de peur et d’écouter l’homme pour entendre Dieu parler.

L’homme du Jardin d’Eden est l’image de l’homme qui ne réfléchit pas. Il préférera au savoir acquis le savoir ingurgité. Endoctriné, il récite le « Livre du parti », croyant connaître le bien et le mal, il devient un « perroquet de Panurge ».

Il ne suffit pas d’avoir faim et soif de la Parole de Dieu, il faut être disposé à l’écouter où elle se dit. Et ce n’est pas un problème d’église ou de temple, de mers à traverser, de groupes religieux à fréquenter mais d’homme à écouter. Sur le Chemin d’Emmaüs Jésus demande aux hommes de L’écouter comme Lui-même est à l’écoute des hommes pour qu’Il puisse entendre Dieu Lui parler.

Les croyants souhaitent entendre Dieu leur parler. Mais irons-nous assez loin sur le chemin de l’écoute des hommes pour que ce soit le vrai Dieu que l’on entende et non un dieu de notre fabrication et de notre choix ?

Au fait, est-ce que l’on entend ce que Dieu entend ?

Un pauvre a crié, et L’Eternel l'a entendu, et Il l'a sauvé de toutes ses angoisses.