C’est promis, cette fois, je boucle la boucle mais permettez-moi encore une remarque. Elle m’est venue en écoutant des dirigeants du parti X  fustiger d’autres dirigeants du même parti. On parle d’unité, on manifeste pour l’unité, on lutte pour l’unité… Mais comment arriver à être un quand chaque bord entend imposer à l’autre sa manière de voir ?

Le symbole de cette unité brisée ne vous échappera pas en relisant les textes de Genèse 3 ; 7 et Luc 24 ; 31.

Leurs yeux s’ouvrirent à tous deux … pour le premier texte et Leurs s’ouvrirent … pour le second.

L’humanité dans la bible prend naissance avec deux personnages  et ce sont deux autres personnages qui illustrent la fin des Evangiles. Ces textes, du Jardin d’Eden et du Chemin d’Emmaüs sont trop imbriqués l’un dans l’autre pour que l’on ne prête pas attention à ces « trois mots » : à tous deux.

Que se passe-t-il sur le chemin d’Emmaüs ?

Deux disciples discutent avec un étranger. Ils l’invitent à leur table, ce dernier rompt le pain et soudain : leurs yeux s’ouvrent, ils reconnaissent Jésus qui disparaît instantanément. Leurs yeux s’ouvrent ensemble et ils ne peuvent que s’écrier : Notre cœur n’était-il pas tout brûlant… (ils ne disent pas nos cœurs ou nos deux cœurs) car ils réalisent que tous deux ne font qu’UN !

Que se passe-t-il dans le Jardin d’Eden ?

Quand ils furent créés l’homme et la femme ne faisaient « qu’une seule chair ». Ils se sont partagés le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal et leurs yeux s’ouvrirent à tout les deux. D’un ils deviennent DEUX !

Aux disciples, Jésus leur donne la volonté de devenir : « un seul et même cœur ». Le savoir acquis dans le Jardin d’Eden fera de l’homme l’accusateur de la femme qui, elle-même, accusera le serpent. Dieu n’est pas épargné : « C’est la femme que tu as mise auprès de moi ! » S’en est finie de la belle unité, au vu du temps biblique il faudra attendre 6 mille ans pour qu’on en reparle et que le Je fasse place au Tu. Du fait de cette cassure les manières différentes de voir les choses, d’apprécier les évènements séparent et opposent les hommes entre eux, l’humanité et Dieu. On croit vivre dans l’unité parce qu’on voit tout avec les mêmes yeux mais l’unité parfaite ne dépend pas d’une vision plus ou moins parfaite mais elle dépend du cœur, des profondeurs spirituelles de chaque être humain quand la Genèse dit : Leurs yeux, l’Evangile dit : Notre cœur.

Bien sûr vous n'êtes pas obligé de me croire.