Hier, notre astronome, Thomas Pesquet a fait sa première sortie extra véhiculaire. Ce fut un succès, certes, mais quand on le présente comme un héros, ce trentenaire ne peut que répondre qu’il n’a fait que son boulot. Voilà un garçon qui aime la vie, apprécié de tous parce qu’il prend du plaisir à franchir les obstacles pour réaliser son projet. On ne retiendra peut-être que cette sortie dans l’espace et on oubliera que ce pilote de ligne, choisi parmi 8000 candidats, travailla 7 années pour ce résultat !

Certaines organisations qui veulent valoriser les activités qui procurent de la satisfaction, du plaisir défendent l’idée selon laquelle le travail serait une souffrance, voire un supplice.

On ne compte plus les références du mot latin : Tripalium, pour expliquer les origines du mot travail. Tripalium, désignant un instrument de torture, est en effet supposé être la source du mot français travail.

Cette hypothèse autour de tripalium a été contestée par d’éminents linguistes qui ont jugé plus opportun de pencher vers une association du préfixe tra- exprimant la notion de passage assortie d’une résistance et du morphème -val- présent dans dévaler, val, vallée, etc. Cette nouvelle hypothèse est cohérente ; travailler s’est formé sur une base lexicale exprimant un mouvement, « viser un but, nécessitant de surmonter des résistances ».

Peut-être que faire croire que la souffrance au travail serait une propriété du travail et non pas le produit d’une organisation sociale particulière, garantit quelque peu la tranquillité des classes sociales qui se nourrissent d’un mode de domination, sans jamais proposer un monde où chacun puissent non pas travailler mais faire une œuvre de sa vie.

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