COMMENT ÉTUDIER DE LA PROPHÉTIE CONCERNANT ISRAEL.

I. La prophétie présente les faits à venir sous trois formes principales:

A. La forme figurée, métaphorique, empruntant ses images à l'ordre de choses ordinaire et naturel. Elle revient à chaque instant dans la Bible; une femme, par exemple, y représente une nation; un enfant chéri le peuple d'Israël....etc

B. La forme symbolique, prenant plutôt ses images dans un ordre de choses surnaturel ou surhumain; par exemple, les bêtes monstrueuses de Daniel et de l'Apocalypse. Le symbole ou signe allégorique illustre l'objet qu'il offre à nos regards; il le dérobe à l'indifférence et à l'incrédulité pendant qu'il le révèle à la foi.

C. La forme littérale, réelle, historique, telle que nous la trouvons, par exemple, dans les chapitres 10,11et12 de Daniel, appelés l'Écriture de vérité (10; 1, 21), non seulement en raison de la certitude des choses qu'ils prédisent, mais à cause de leur forme littérale, opposée à la figure et au symbole.

Telles sont les trois expressions que revêt alternativement la prophétie. Elle annonce, par exemple, la prochaine venue du Sauveur en langage figuré, Es. 53; en langage symbolique, Apoc. 19; en langage simple, naturel, ordinaire, Es. 26.

De même, à l'égard de la restauration prochaine d'Israël, si intimement liée à l'avènement personnel de Christ, la prophétie dit en termes figurés: Réveille-toi, réveille-toi, Sion! revêts-toi de force, Jérusalem, ville de sainteté I revêts-toi de tes vêtements magnifiques; défais-toi des liens de ton cou, fille de Sion captive!  (Es. 52; 1,2); elle dit en termes symboliques, dans la vision des os secs reprenant vie (Ézéch. 37): Je m'en vais ouvrir vos sépulcres, et je vous tirerai hors de vos sépulcres; ce qu'ellemême interprète immédiatement en ces mots : Et je vous ferai rentrer en la terre d'Israël. Enfin, la prophétie exprime ailleurs le même fait dans un langage simple, littéral, historique : Jérusalem sera habitée en sa place, depuis la porte de Benjamin jusqu'à l'endroit de la première porte; on y demeurera, et il n'y aura plus là d'interdit; mais Jérusalem aéra habitée en assurance. (Zach. 14; 10, 11.)

II. Appliquons à toutes les prophéties de l'Écriture, qu'elles se rapportent à la première ou à la seconde venue du Seigneur, la même règle d'interprétation. Par exemple, au Ps. 22, nous eût fait dire, avant la venue du Seigneur, que le Messie aurait littéralement les pieds et les mains percés; le même principe appliqué à Zach. 14, nous fera dire aujourd'hui que, à l'heure où il apparaîtra de nouveau, ses pieds se tiendront littéralement debout sur la montagne des Oliviers. Les prophéties relatives à sa venue en chair se sont en général accomplies à la lettre; pourquoi n'en serait-il pas de même à l'égard de celles qui se rapportent à sa venue en gloire?

Dans sa première venue, Jésus naquit réellement d'une vierge (Es. 7); dans la seconde, II se montrera tout aussi réellement porté sur les nuées du ciel, et tous les peuples le serviront (Dan. 7, Apoc. I).

Au jour de son abaissement, II naquit à Bethléem Ephrata (Michée 5) et mit, sur le mont Golgotha, son âme en oblation pour le péché (Es. 58); au jour de son pouvoir, Il régnera sur la montagne de Sion et à Jérusalem, en la présence de ses anciens, avec gloire (Es. 24, 23).

Principe trés important au niveau du témoignage envers les juifs, en effet : Lorsque je veux prouver à mes frères, les Juifs, que Jésus de Nazareth est le Messie promis, je leur montre que, lors de sa première venue, il a littéralement accompli les promesses qui annonçaient son état d'abaissement. Or, ces passages que nous appliquons à Christ, et que nous soutenons avoir été littéralement accomplis par Lui, les Juifs les appliquent au peuple juif, représenté sous la figure d'un individu. Si donc je leur présentais la dernière portion de l'œuvre du Messie comme n'ayant été accomplie qu'en figure, aurais-je le droit de les blâmer d'expliquer la première portion comme ayant été accomplie de cette manière?