Est-ce possible d'être libre face à l'autre, face aux autres sans jamais avoir besoin de se justifier ou de se condamner? L'Evangile, qui est une bonne nouvelle, affirme que c'est possible. De la part de Dieu lui-même, Jésus dit: "Tu ne dois rien à personne, tu es libre!" Et si tu en doutes, ce n'est pas de Dieu que vient l'accusation car tes fautes sont pardonnées....

On comprend pourquoi le récit de Luc 5;17-26 se termine par cette phrase... "Aujourd'hui, nous avons vu l'incroyable!"

A savoir un homme qui, à cause de ses sentiments de culpabilité ou de sa propre justice, est condamné à être cloué sur un lit mais que la Parole de Jésus libére totalement.

Les deux premiers versets nous interpellent : Comment des Pharisiens et des enseignants de la tora venus de tous les villages de Galilée, de Judée et de Jérusalem pouvaient-ils tenir dans une seule piéce?

Quel contraste avec ce qui se passe dehors : Et voici, des gens apportent un homme sur un lit: il est paralysé. Ils cherchent à le faire entrer pour le poser en face de lui (de Jésus)

D'un coté nous avons le super-guérisseur que tout le monde veut voir et entendre; et de l'autre l'immobilité d'un pauvre paralysé que tout le monde veut ignorer; d'un coté la puissance et de l'autre la totale impuissance; Jésus est tout et l'homme allongé n'est rien!

Quelle humilité!...Vraiment?

Le verset 20 nous surprend : Il voit leur foi et dit: « Homme, tes fautes te sont remises ! » Jésus voit la foi des porteurs, pas un mot pour le malade, pas même le "veux-tu être guéri?"  Pas un mot du malade, on l'ignore jusqu'à ce qu'il se lève et qu'il marche!

Pourquoi marche-t-il? Parceque ses fautes lui sont remises! Pourquoi était-il dans l'impossibilité de faire quoique ce soit? Parceque la culpabilité l'écrasait!

Aucune humilité dans l'écrasement de cet homme, devant Jésus il est le centre de tout, la mire de tous les regards. Si je ne brille pas par mes performances alors je brillerai par ma nullité. Le sentiment de culpabilité ne serait-il pas le revers du perfectionnisme? Le besoin de disparaitre succéde à l'échec du besoin de paraitre et d'être valorisé.

Il y a une vingtaine d'années, dans le but de servir Dieu, j'avais moi aussi mis la barre bien haut. Je travaillais dans une maison de vacances chrétienne. Il y avait énormément de travail de rénovation et de service communautaire. Mais je voulais tout faire et faire mieux que les autres, bien entendu ! Et ce qui devait arriver arriva à cause de la fatigue physique et nerveuse j'échouais ou je croyais échouer en tout. Je devenais exécrable, culpabilisant tout le monde. Jusqu'au jour où suite à une rage de dent, je me suis retrouvé sur le fauteuil d'un dentiste, un chrétien. Allongé comme le paralysé, la bouche ouverte, remplie de coton je ne pouvais que écouter ce frère qui me faisait un cours sur la dépression, ses conséquences et comment en sortir. Sans le savoir, il parlait de moi et il me descendait jusqu'au pied du Maître. Comme le parlytique, je me suis relevé; j'ai accepté mes limites et j'ai appris à regarder et à écouter les autres.Je remercie ce frère qui a su enlevé les tuiles qui me séparait de celui devant qui on se découvre tel que l'on est, restauré et guéri.