Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, Tranquille... certains d'entre vous se souviennent, peut-être de cette poésie de Arthur Rimbaud, le dormeur du val. Le repos après la souffrance, n'est-ce qu'un pieux souhait ou une réalité à laquelle quiconque a droit? Une nouvelle fois, nous, mon épouse et moi-même, avons vécu, comme beaucoup d'entre vous d'ailleurs ont pu le vivre, une douloureuse séparation aprés un rude combat face à la maladie et la mort.

Devant le mal, devant les douleurs profondes et cruelles qui broient, jettent à terre et piétinent les plus courageux, devant la mort on est vite tenté de murmurer, d'accuser, de raisonner. Est-ce utile? Alors que dire qui ne soit pas vain à ceux qui souffrent? Que faire dans ces moments angoissants où Dieu, lui-même, semble , nous avoir abandonné?

Pleurer...Car au moment des larmes, Il est avec ceux qui pleurent et qui souffrent. Jésus a pleuré son ami Lazare, aux cotés de Marthe et de Marie.

Pleurer... Car pour parler de cette souffrance sans blesser les cœurs qui souffrent...

il faut avoir vu ses bien-aimés, ceux que nous contemplions paisiblement endormis, soudain pâles et haletants, en proie à l'horrible agonie qui les dévore;

il faut les avoir entendus hurlant de douleur, appeler votre nom dans la nuit;

il faut les avoir vu vous chercher de leurs yeux qui déjà ne distinguent plus;

il faut avoir tentés de murmurer à leurs oreilles mendiantes, une tendresse

il faut avoir à son tour hurlé de douleur, d'impuissance, de colère, de révolte

il faut avoir connu ces moments où Dieu semble se dérober, où vous êtes seul contre le mal qui progresse vers l'inexorable séparation.

Une chose, au moins, qu'il faut savoir: c'est que Dieu n'est point contre nous dans nos souffrances. Dieu est un père, et nul Père ne prend plaisir aux tourments de ceux qu'il aime. Dieu subit comme nous, avec nous, cette souffrance qui nous humilie.

Jésus, Fils de Dieu, Dieu lui-même...pleura.

La souffrance de Dieu c'est Gethsémané, c'est la croix. Non, il n' y a point d'agonie, d'angoisse, de douleur que la croix n'est fait connaître à celui qui s'est voulu homme de douleur, habitué à la souffrance, lorsqu'il s'est senti seul tout à coup devant la mort. Avoir quelqu'un à qui dire son malheur, quelqu'un qui comprenne parce qu'il a souffert aussi, c'est déjà être à demi consolé.

Le grand consolateur, l'ami compatissant, compréhensif, c'est Jésus. C'est Lui qui vous invite :« Venez vous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. »  

Je pense que ce fut la démarche de notre bien aimé qui se sera endormi, confiant, après avoir prié Dieu, après lui avoir remis son âme et son cœur et sa vie, après lui avoir dit avec sincérité qu'il pouvait les reprendre.

Il dort. Il se repose en paix dans « ce séjour des morts » où l'on est enfin tranquille après tous les tourments et toutes les souffrances subits. Dans le silence et dans la paix il nous attend.

Hébreux 4:10 et 11: Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses oeuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes.         Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe en donnant le même exemple de désobéissance