S'engager dans une vraie lecture de la bible, c'est livrer au feu ses habitudes, son confort spirituel, ses certitudes, ses préjugés et ce feu-là ne laisse par endroit que terre brûlée. Mais il jette une lueur toute nouvelle sur nos connaissances comme l'aurore qui se lève sur d'anciens paysages. La méditation de la bible dans l'étude et la diversité de ses traductions et interprétations conduit à attiser ce feu.

L'Eglise a besoin de sermons qui proposent des réflexions sur les textes bibliques, accompagnées de saveur, de plaisir à sans cesse les redécouvrir plutôt que des prédications thématiques qui distillent une leçon doctrinale ou morale à des auditeurs "habitués" qui n'y rencontrent plus "une bonne nouvelle " de nature à transformer leur vie et leurs perspectives, mais plutôt une parole trop connue, trop expliquée, trop prévisible et ennuyeuse. Ces gentils auditeurs n'ont plus le plaisir de la lecture et de l'étude de la bible qui ranime le feu divin.

Ce feu est " parole de Dieu". Car "Parole de Dieu", la bible ne l'est pas par la lettre mais par l'Esprit Saint qui la rend "parlante" et "vivante" pour un lecteur ou un auditeur.

Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur. Hébreux 4,12

Nous ne sommes pas à l'aise avec de telles études ou prédications car elles nous présentent un Dieu qui est toujours en mouvement, qui nous échappe continuellement, qui nous fait douter de son unicité. Nous sommes beaucoup plus à l'aise avec l'énonçé de vérités bien établies, connues et statiques, des vérités que nous maitrisont.

Comme cette femme samaritaine qui pensait qu'elle était en position de pourvoir aux besoins de l'homme, sous bien des aspects, nous lui ressemblons: Pauvres êtres humains brisés par le péché qui, parceque nous avons une bible, des principes et des habitudes évangéliques, croyons être au-dessus du lot, et pouvoir garder Jésus dans notre monde physique et matériel.

« Jésus lui répondit : Tout homme qui boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif. Car l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'où coulera la vie éternelle » « La femme lui dit : Maître, donne-moi cette eau, pour que je n'aie plus soif et que je n'aie plus besoin de venir puiser de l'eau ici » (Jean 4 : 13-14-15).

Ne sommes-nous pas tous, à bien des égards, comme cette femme ? Nous répondons souvent de manière physique à l'Evangile. Toute notre attention est fixée sur nos besoins physiques. Nous voulons que Jésus nous sauve, et ensuite qu'Il s'en aille. Nous voulons qu'Il nous rende la vie plus facile. Nous voulons que l'Evangile prenne soin de nos besoins physiques, mais nous ne voulons pas réellement prendre notre croix et suivre Jésus. Nous voulons l'Evangile, mais seulement si cela nous arrange. Nous décidons souvent que c'est plus important de remanier l'Evangile en termes humains plutôt que de l'accepter tel qu'il nous est offert. Nous voulons que l'Evangile nous guérisse de tous nos maux et souffrances physiques. Et nous devenons ainsi des cibles faciles pour tous ceux qui nous disent, au "nom de Jésus ", que la guérison physique est garantie si seulement nous nous conformons à certaines formes de légalisme. Nous voulons un Evangile qui nous rende riches, et nous en venons à donner naïvement de l'argent à quelqu'un qui prétend qu'en faisant cela, « avec foi » , Dieu doublera ou même triplera à coup sûr notre « investissement » . Parfois, nous pensons même qu'en nous rendant tout simplement au même puits spirituel auquel nous sommes toujours allés, nous plairons alors à Dieu. Alors, nous prenons parti au sujet de choses secondaires et nous sommes fiers de demeurer inflexibles sur la nécessité d'utiliser du vin ou du jus de raisin pour la communion. Ou bien nous pensons être supérieurs aux autres à cause du style de musique que nous utilisons pendant notre culte. Ou encore pour ce qui est du jour de culte que nous observons. Ou encore du style de la louange ou des prédications qui, bien souvent, nous ennuient.

Et comme pour la samaritaine : c'est embarrassant de rencontrer Jésus au puits, n'est-ce pas ? Nous vaquons à nos occupations, et soudain Il se présente devant nous. Il s'approche de nous, nous demande de l'eau, engage la conversation, et élève ensuite la discussion au niveau spirituel. Au niveau de l'eau vive, au niveau de "la parole de Dieu". Et nous nous rendons compte que sur bien des points nous n'avons jamais demandé son avis, nous ne savons même pas comment il a agit dans les situations difficiles que nous traversons.

Nous pouvons nous rendre réguliérement à un puits, mais buvons-nous de l'eau vive ? Est-il plus important de préserver nos traditions religieuses ou nos traditions d'Eglise que de suivre notre Sauveur ? Que d'étudier la bible afin qu'elle soit "Parole de Dieu"?

"Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs. Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel, Et qui la médite jour et nuit! " Psaume 1; 1-2