Le mois de mars est toujours, pour moi, un mois délicat: le mois du percepteur! Et évidemment, pour garder un bon morale et être optimiste, je ne manque pas de me rappeler la Parole de Jésus: « Il faut rendre à Dieu ce qui est à dieu et à César ce qui est à César. » 

Mais élevons-nous un peu et essayons d'interpréter cette divine Parole sous un autre angle, plus "spi" dirons-nous. 

Que doit-on à Dieu? Paul le dit : « Ce que je vous demande, frères, c'est d'offrir vos vies en sacrifice saint et agréable à Dieu ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Romains). 

C'est donc, pour le chrétien sa propre vie. Mais dans notre vie, Il y a du matériel et du spirituel, des choses saintes et des choses animales. Notre verset dirait alors de ne pas mélanger les deux. 

Je ne crois pas, je pense que la mise en garde de Jésus serait que ce que l'on doit normalement réserver à Dieu, il ne faut pas le donner au monde matériel. Ce qui est condamnable, c'est de donner le spirituel au matériel, pas le contraire qui lui est plutôt une bonne chose. Le matériel peut être au service du spirituel, on peut jeter le matériel au pied du spirituel, si l'on fait le contraire, si le spirituel devient au service du matériel, c'est non seulement un gâchis, mais cela peut même générer du mal et de la destruction. 

Le problème, c'est quand le spirituel se met au service du matériel, par exemple pour justifier nos désirs les plus bas. Il faut savoir discerner entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas, ce qui est sacré et ce qui ne vaut rien, ce qui a un rapport à Dieu, à l'Eternité et ce qui n'est que matériel et passager. C'est une question de hiérarchie, il faut mettre les choses dans le bon ordre, sinon on se fait dévorer, et le matériel, au lieu d'être un objet, devient sujet, au lieu d'être à notre service, devient ce qui nous dirige et risque de nous manger.

Sa vie, il ne faut donc pas la sacrifier pour une chose matérielle qui n'en vaut pas la peine, ne pas tout sacrifier pour une cause non ultime, ce qui serait ce que l'Ancien Testament appelle l'idolâtrie. Sinon, cela se retourne contre nous, et l'on se fait dévorer par ce à quoi on a consacré sa vie à tort. 

La question est donc de savoir à quoi nous donnons nos choses saintes, à quoi nous consacrons notre vie, notre temps, ce qui est le fonds et le sens de notre existence.