Dans le dernier billet, nous avions énonçé le plan suivi par Matthieu dans le chapître 26 dans le but de révéler la seigneurie de Ieshua hamachiah. Examinons son cheminement en méditant sur les subtilités de ce texte.

«Alors un seul des douze, qui est dit Judas Iscariot, allant auprès des grands-prêtre, dit: que voulez-vous me donner, et moi, je vous le livrerai? Or ils lui placèrent trente pièces d'argent et dès lors il cherchait le bon moment afin de le livrer». Matth. 26;14à16

L'auteur de l'écrit semble vouloir mettre le lecteur devant un choix : aller auprès de Jésus ou aller auprès des grands-prêtre.... Une femme fait une démarche pour honorer Jésus, un homme, intime de Jésus, fait une démarche de trahison.

A méditer : la femme offre et répand un vase de parfum d'un grand prix; Judas demande une somme qui sera dérisoire, pour livrer Jésus. La louange n'a pas de prix, le mépris ne vaut rien.

«Or le premier jour des Azymes, les disciples vinrent auprès de Jésus, en disant: Où veux tu que nous t'apprêtions à manger la Pâque? Or il leur dit: Partez vers la ville, auprès d'un tel et dites-lui: Le Maître dit: mon moment est proche; chez toi je fais la Pâque avec mes disciples. Et les disciples firent comme leur avait prescrit Jésus, et ils apprêtèrent la Pâque». Matth 26;17à19

Cet épisode est relié aux précédents d'une part par l'emploi du mot Pâque mais aussi par l'expression "venir auprès de" que l'on trouve trois fois:-la femme vint auprès de lui- Judas allant auprès des grands prêtre - les disciples vinrent auprès de Jésus. Dans le cas de la femme et des disciples le verbe venir est principal et actif ce qui n'est pas le cas chez Judas dont le verbe aller est un participe présent,donc secondaire. Par ces nuances grammaticales, l'auteur insiste auprés de ses lecteurs : il vous faut choisir, être auprès de Jésus ou des grands-prêtres. Matthieu avait déjà écrit en citant Jésus:  Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse.

Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. Pendant qu’ils mangeaient, il dit: Je vous le dis en vérité, l’un de vous me livrera. Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire: Est-ce moi, Seigneur? Il répondit: Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c’est celui qui me livrera. Le Fils de l’homme s’en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né. Judas, qui le livrait, prit la parole et dit: Est-ce moi, Rabbi? Jésus lui répondit: Tu l’as dit. Matth. 26; 20à25

Le lien ici est fait au début avec la précédente péricope par le verbe livrer (4fois). Jésus ne dit pas que le Fils de l'Homme sera livré mais Il se situe déjà dans la réalisation, en utilisant le présent. La Pâque arrive mais elle est déjà là. Le drame pascal est engagé.

Il y aurait encore beaucoup à dire, notamment à propos de Judas mais pour Jésus tout est joué: sa mort, sa sépulture comme le sang répandu se réaliseront plus tard mais ils font partie d'un présent où le drame qui se déroule a une telle intensité que tout est déjà réalisé, le présent déborde sur le futur et l'englobe, le pain et le vin sont déjà son corps et son sang répandu et donnés pour la rémission des péchés.

Et comme dans toutes les synagogues, on termine la liturgie: En chantant des psaumes...(26/30) «Et, chantant des psaumes, ils sortirent vers la montagne des Oliviers»; en évocation du déroulement de la Pâque juive où après le repas on reprenait la deuxième partie du Hallel composée des psaumes 115 à 118 et 136.

L'écrivain continuera sa prédication de Pesah en abordant les thèmes de la trahison de Jésus et la mort du Roi des Juifs. Ces deux études, qu'il faudrait méditer en communauté, sont construites sur le même plan liturgique à savoir : Loi - Prophétie - Homélie.

Hag Pessah casher vésaméah à toutes et à tous.....