"Quand on a visité les lieux, que l'on a suivi les parcours et les chemins balisés, que la curiosité est assouvie quant à ce que l'on voulait voir et qui était à ne pas manquer, on revient quelquefois sur les pas de sa promenade, regarder à nouveau - quant à soi, pourrait-on dire- les choses et les endroits déjà vus une premiére fois, comme s'il fallait ce retour pour s'en souvenir plus tard."   Nicole Maliconin 

En lisant ce texte dans un dépliant touristique, je me suis dit que lire la bible devrait être comme se promener dans un joli village. On peut avoir différentes attitudes, différents trajets. Il y a ceux qui passent vite, vite, pour dire : "On l'a vu!" et il y a ceux qui s'y promènent une première fois pour avoir une vue d'ensemble puis qui reviennent ensuite aux endroits déjà visités pour y découvrir d'autres choses, ce qui était resté caché lors du premier passage. Ainsi, il y a les "touristes" et les "habitants". Il en va de même lorsqu'on entre dans le monde du récit biblique. Si l'on veut garder un certain souvenir de ce qu'on lit, recevoir un enseignement de ce qu'on étudie, il faut que nous soyons de ceux "qui habitent" le village, le livre, qui prennent le temps de s'asseoir sur un banc, un chapître, pour observer l'architecture, le verset, pour observer la vie, le mot, la lettre; mais le village peut-être aussi la lettre, le mot, le verset.....

En écoutant, Jeff Lorin, ce matin, j'ai pensé qu'il me fallait revenir m'asseoir sur le banc de Marc 5, qui fut le thême du billet intitulé : L'église du fou. En effet que de similitides entre Jonas et Jésus!

Une mer démontée qui effraie des marins qui certainement en ont vu d'autres, elle est en furie à cause de Jonas dans le livre du prophête Jonas et à cause de Jésus dans l'évangile de Marc. Le point commun entre ces deux hommes était qu'ils étaient, tous deux, investis d'une mission divine. Dans la tradition, les eaux, l'abîme sont associés au mal et forces maléfiques. On comprend pourquoi la mer se soulevait pour anéantir les projets divins.

Apoc. 13-1 Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème.

Apoc. 20-1 Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme et une grande chaîne dans sa main.2 Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans.3 Il le jeta dans l’abîme, ferma et scella l’entrée au-dessus de lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis.

Vous n'avez pas manqué de remarquer que Jonas et Jésus dormaient profondément pendant la tempête!

La mer se calme quand son désir est assouvi en Jonas. Elle se calme en obeissant à l'ordre du " Roi des rois " en Marc. Le prince des ténébres ne peut rien contre Jésus.

"Quand les démons, avec ces animaux impurs que sont les porcs, se précipitent dans la mer, cela signifie que sous l'action de Christ les choses rentrent dans l'ordre : les forces du mal et l'impureté qui essayent d'envahir la terre des hommes retournent dans la mer, qui est leur lieu d'origine : elles sont rejetées dans le grand abîme, d'où elles n'auraient jamais dû sortir" P.Lamarche ( L'homme de Gerasa )

Je ne peux me résigner à quitter mon banc sans admirer l'architecture du verset 15 : .... l'homme était assis, vêtu et dans son bon sens....

Être assis, on nous le rappelait ce matin, c'est l'image du tout accompli. Par la repentance, le thême de ce chapître de Marc et du livre de Jonas, à travers une répudiation de son être ancien et grâce à l'acceptation d'un être nouveau, le démoniaque était totalement délivré.

Être vêtu, nous le sommes en Christ, Galates 3;27 : vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ; en opposition au jeune homme nu de Marc14;52.

Être dans son bon sens, c'est l'attitude du croyant que l'apôtre Paul définit et exige en Romains 12;3 : Ne pas tendre plus haut qu'il ne le faut, mais tendre au bon sens (sophroneo, terme employé en Marc 5).

Je laisse à votre initiative l'exploration de cette place de village, vous observerez l'attitude des gens de Ninive et celle des Géraséniens; vous serez admiratifs devant le ventre vide du gros poisson et le tombeau vide de Jésus...