La troisième paracha de cette année hébraïque 5773 commence au verset 1 du 12 éme chapitre de la genèse par ces mots לֶךְ-לְךָ - Eloigne-toi.... Mais ces deux mots en hébreu Lekh Lekha peuvent être aussi traduit par "Va vers toi", image d'un retour sur soi, d'un retour à la source. 

 C'est par ces mots que Dieu mit Abraham sur la voie qui allait inverser le processus de déclin dans lequel l’humanité s'était engagée, une voie qui allait mener au Don de la Torah sur le mont Sinaï. Mais encore une fois le texte de Genèse 12 : "Éloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, et va au pays que je t'indiquerai. " est étonnant de part l'ordre dicté par Dieu à Abraham.

 En effet si Abraham doit quitter la terre ou le pays, il aura forcément quitté sa ville natale et à plus forte raison la maison de son père. Au niveau spirituel, on aura plus de facilité à quitter ce qui est loin de nous, les mauvaises habitudes de notre culture, les rites de notre nation. Ce sera plus difficile avec le style de vie de notre monde familier mais si nous voulons être saint comme notre père l'est, le travail sur nous même sera encore plus intense. 

 Dans le début de cette paracha le Saint-Esprit semble vouloir nous dire que s'il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs c'est quand même au fond de nous même que doit s'effectuer l'action de purification. Jésus nous rappelle cet enseignement à sa manière : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Marc 7,14 

 "Va et quitte ton pays...... Le terme hébreu Eretz -traduit par pays- est à rapprocher du terme "artziouth" qui signifie matérialisme. Si ce mot qualifie une personne dont la façon de vivre est basée sur la recherche des plaisirs et des biens matériels ; c'est aussi une doctrine philosophique affirmant que tout est matière et excluant ainsi la déité. Quiconque veut s'élever spirituellement ne peut accorder une dimension démesurée au confort matériel 

... ton lieu de naissance.... ton héritage caractériel  

... la maison de ton père... ton éducation athée, idolâtre (comme le père d'Abraham) 

Bien sûr tout cela sont des pistes pour la méditation. 

 Pour terminer je ne peux m'empêcher de rapprocher ce texte de la paracha au texte de Marc 10;28-31 : « Alors Pierre se mit à lui dire: Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi. Et Jésus répondit: Je vous le dis en vérité: Il n'y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, à cause de moi et de l'Évangile qui n'en reçoive, dès à présent en ce siècle, cent fois autant, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions et, dans le siècle à venir, la vie éternelle. Mais plusieurs qui sont les premiers seront les derniers, et ceux qui sont les derniers seront les premiers. »  

 ANECDOTE 

Un jour, un juif orthodoxe dut se rendre à l’hôpital pour une séance de chimiothérapie. Arrivé dans le service de soin, une infirmière lui demanda de se changer et de revêtir les vêtements stériles prévu par le protocole. Le patient accepta et revêtit sur les habits stériles un talit tout neuf qu’il avait prévu à cet effet. Lorsque l’infirmière le vit ainsi vêtu, elle refusa catégoriquement de lui administrer les soins. Malgré l’opiniâtreté de l’infirmière le juif ne céda pas, il sortit de la salle et s’assit dans le couloir. Après un long moment, le docteur responsable du service passant près de l’homme lui demanda ce qu’il attendait. Celui-ci lui raconta toute l’histoire et le docteur alla parler à l’infirmière. Un moment plus tard , le médecin sortit de la salle en tremblant , blanc de visage. Le juif lui demanda ce qui se passait et le docteur lui répondit : « Sachez, Monsieur, que je ne suis pas pratiquant, mais cette fois j’ai vu de mes yeux comment Dieu protège ceux qui marche dans ses voies. Quand je me suis approché de l’infirmière pour voir quels soins elle devait vous administrer, je me suis aperçu que par mégarde, elle s’était trompée et était prête à vous injecter une dose excessive de produit qui vous aurait coûté la vie. C’est votre entêtement à vouloir garder le talit qui vous a sauvé la vie ! »