Comment comprendre que des jeunes gens qui, dans une même famille, reçoivent la même éducation, souvent à l’âge de l’adolescence s’engagent dans des voies totalement opposées ? Nous connaissons tous des exemples plus ou moins dramatiques de telles situations. 

Littéralement en Proverbes 22 ;6 nous lisons : « Eduque le jeune homme selon sa voie…» 

Cela semble facile à première vue, en effet, qui ne connaît pas son enfant et ne veut pas le meilleur pour lui ? Et pourtant que de déceptions avons-nous tous plus ou moins connus. En méditant la paracha Tolédot, force est de constater que Isaac et Rebecca durent être fortement déçus par l’attitude de leur fils, Esaü. 

 

« Le problème de l’éducation doit être à prendre très au sérieux… » ; « Les enfants sont les trésors de la vie… » ; « Priez sans cesse pour vos enfants… » nous connaissons tous ces discours et pourtant… à un moment tout nous échappe, parfois au point de ne plus pouvoir empêcher le pire ! Mis à part de penser que ce qui est bon pour nous ne l’est peut-être pas pour nos enfants, ce que nous croyons être bien parce que c’est la mode ou la société qui le décrète ne leur convient pas forcément, je me garderais bien d’exprimer une solution à ce délicat problème. Une courte étude du comportement d’Esaü pourra, peut-être, éclairer nos lanternes. 

 

"Les enfants ayant grandi, Ésaü devint un habile chasseur, un homme des champs, tandis que Jacob, homme inoffensif, vécu sous la tente. lsaac préférait Ésaü parce qu'il mettait du gibier dans sa bouche; mais Rébecca préférait Jacob." Genèse 25;27 et 28 

 

Parce qu'il était roux, on lui donna le nom de Esaü; ma concordance hébraïque ne me donnant pas d'équivalence pour Esaü, je ne peux que remarquer que la valeur numérique d'Esaü est la même que celle de Chalom (à savoir 376). Vous comprendrez mon étonnement, la guématria, jusqu'à présent avait toujours répondu à mon questionnement mais cette fois je ne comprenais pas le rapport entre Esaü, un chasseur, un homme prompt à répandre le sang, et la paix. 

Comme de nombreuses études l'expliquent, Esaü symbolise l'occident. L'histoire de l'occident est illustrée de nombreuses guerres et quand l'occident part en guerre, c'est toujours pour la "noble cause"... La Paix! Et ainsi tout au long de l'histoire et jusqu'à nos jours - ce jour de 11 Novembre en est un rappel - les nations occidentales vont se battre afin de faire régner...La Paix ou peut-être plus justement afin de REGNER sous prétexte d'établir la paix. Est-ce dans ce sens qu'il faut comprendre l'association de ces deux termes hébraïques Esaü et Chalom? 

 

Quand vous lisez, relisez et re-relisez une phrase dans une langue que vous maitrisez mal, le texte devient comme un chant avec ses couplets et son refrain. Ici, dans le verset en hébreu le terme "Ich" revient par trois fois. Ce détail est à remarquer car le mot "Ich" -homme- est associé deux fois à Esaü et une seule fois à Jacob. Esaü aurait-il deux vies? 

Une pour le travail -passion de la chasse- une autre pour l'oisiveté -les champs-; une pour le bien, une autre pour le mal; une pour Dieu, une pour le malin. 

 

Voilà donc deux traits de caractère de Esaü qui doivent rappeler le temps de notre adolescence quand notre soucis était de trouver notre identité en cherchant à nous imposer, quand l'autorité parentale ou divine était comme un boulet à nos pieds avec laquelle il fallait s'arranger. Je termine avec la citation d'un rabbin: " ... On ne voit pas le mal dans ce qui nous arrange, on ne le voit que dans ce qui nous dérange... 

 

" Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes... 2 Corinthiens 13:5