Dans cette paracha-Mikets- Joseph se trouve une nouvelle fois confronté aux rêves et à leurs symbolismes. Il m'est difficile de croire que les sages égyptiens, des hommes intelligents non dénués de sagesse, n'aient pu interpréter les songes du pharaon. Je pense qu'ils avaient compris qu'à une période de bénédiction succéderait une période de malédiction, après un temps de bonheur le malheur ou après la paix la guerre. 

L'interprétation était évidente: les vaches grasses et les beaux épis faisaient allusion à de belles récoltes et les vaches maigres et les épis brûlés évoquaient une période de famine donc après l'abondance la disette, la famine mais à la différence de l'interprétation de Joseph celle des sages était incomplète. En effet s'il est écrit que le matin venu, l'esprit de Pharaon fut tellement troublé qu'il fit mandé tous les magiciens de l'Égypte et tous ses savants mais que nul ne put lui expliquer le sens de ces songes, il est aussi écrit que la proposition de Joseph plut au Pharaon. 

La solution à ce grave problème qui mettait en péril toute l'Egypte était dans le rêve que seul Joseph sut interpréter. 


Et voici que du fleuve sortaient sept vaches belles et grasses, qui se mirent à paître dans l'herbage; puis sept autres vaches sortirent du fleuve après elles, celles là chétives et maigres et s'arrêtèrent près des premières au bord du fleuve; et les vaches chétives et maigres dévorèrent les sept vaches belles et grasses. Alors Pharaon s'éveilla. Genèse 41;2-4 

 

Comment ces deux périodes d'abondance et de famine pouvaient-elles coexister? 

Les sept vaches maigres côtoyaient les sept vaches grasses sur le bord du Nil, autrement dit il devait y avoir abondance et famine simultanément. Une impossibilité pour les sages égyptiens mais Joseph, grâce à l'esprit de Dieu, trouva la solution que vous connaissez! 

En mettant en réserve, dés le début des années d'abondance, une partie des récoltes pour les années de famine il y a comme le sentiment que la période de famine est déjà là. Et inversement pendant la période de famine: en vivant des réserves faites, la famine côtoie l'abondance. 

Les jeunes années d'un homme sont ses années d'abondance tandis que ses années de vieillesse sont ses années de famine. Avec l'âge, sa force physique l'abandonne, sa mémoire le trahit, s'il n'a pas pris garde à travailler sa patience et les autres traits de son caractère, il devient grincheux voir insupportable et il lui est quasiment impossible de changer, il est trop tard! 

La paracha Mikets nous enseigne que nous ne devons pas nous laisser séduire par l'abondance, ni s'imaginer avoir le temps mais de prévoir les jours difficiles qui arriveront forcément un jour ou l'autre et de faire des réserves. 

 

 ANECDOTE : 

Un jour, un homme s'égara dans une forêt extrêmement dense. Au bout de trois jours d'errance, lorsqu'il se trouva totalement épuisé, il vit un homme au loin et malgré sa fatigue extrême il courut vers lui. Il le supplia de l'aider à sortir de cette forêt. L'homme lui répondit qu'il était désolé, qu'il ne pouvait pas l'aider car lui cela faisait trois semaines qu'il tournait en vain. Le seul conseil qu'il pouvait lui donner était de ne pas emprunter tel chemin, ni tel autre car ils ne menaient à rien. Combien de jeunes se disent: "J'ai le temps quand je serai vieux, je m'arrangerai..." Ce chemin est faux, il ne mène à rien! Profitons de notre vitalité pour lutter contre nos mauvais penchants. 

"Aujourd'hui si nous entendons sa voix, n'endurcissons pas nos coeurs!" 

Vivons dans la famine pendant notre jeunesse pour que nous puissions vivre l'abondance dans notre vieillesse!