Les récents événements d'Egypte nous rappellent que la liberté a un prix. Il est curieux que la paracha de cette semaine traite justement de la naissance de la liberté pour le peuple juif. Avec l'idée de libération est généralement associée l'idée d'ouverture, d'effondrement des tabous et des barrières. Les différents "printemps arabe" et autres révolutions ont l'espoir que d'une société où tout est interdit ou surveillé, le peuple passe à un monde où tout devient permis et possible. Mais bien souvent en se libérant d'une tyrannie, l'homme retombe sous l'emprise d'une autre tyrannie parce qu'il n'a pas su construire sa liberté en s'imposant une discipline. 

 Il est intéressant de remarquer que la première évocation de la liberté d'Israël est marquée par une négation et une restriction. 

"Or, lorsque Pharaon eut laissé partir le peuple, Dieu ne les dirigea point par le chemin de la terre des Philistins, car il était proche parce que Dieu disait: "Le peuple pourrait se raviser à la vue de la guerre et retourner en Égypte." Exode 13;17 

 ...Dieu ne les dirigea point par le pays des Philistins... La racine du terme hébreu traduit par Philistins est "Palouch" - Ouverture-. Il semble que Dieu refuse "l'ouverture" à son peuple en le conduisant au désert pour que celui-ci se construise une identité propre. Aucun peuple ne se serait hasardé à affronter le désert mais Israël est différend des autres peuples. 

 ...Dieu ne les dirigea point par le chemin de la terre des Philistins... En hébreu, l'expression employée pour "chemin de la terre" est "dere'h eretz" qui signifie aussi "l'habitude du monde". En sortant d'Egypte, Am Israël apprit sa première leçon : il ne fallait jamais emprunter les mêmes voies que les nations. 

 ...Dieu ne les dirigea point par le pays des Philistins car il était proche... Qui était proche? Le pays des philistins... peut-être, mais littéralement, à la question on peut répondre :" Dieu lui-même!" On peut interpréter alors ce verset dans une autre perspective: Quand le peuple fut libéré, Dieu ne leur permit pas de s'ouvrir au monde en imitant les autres nations car Il était à leur coté! 

 ...Le peuple pourrait se raviser à la vue de la guerre et retourner en Égypte... L'Egypte est le symbole de l'asservissement, le risque était grand qu'en fuyant une Egypte, le peuple en retrouve une autre; aussi, par amour de son peuple, Dieu choisit le désert, un lieu qui permettrait à des hommes de Lui ressembler. 

 

 Cette paracha, Paul devait, peut-être, la méditer quand il écrit aux romains: Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. Romains 12;2 

 Combien de fois avons-nous entendu ces mots? Combien de fois nous en sommes-nous servis pour reprendre le frère, la soeur qui ne se comportait pas d'une manière "Evangéliquement correcte"? Mais savons-nous vraiment ce qu'ils signifient? Nous tous devons faire attention à ce que nous lisons dans la Parole. Une lecture superficielle - et telle est bien souvent notre lecture de la Bible - n'amène rien. 

Ce que la Parole nous dit ici est: ne devenez pas de la même forme, de la même conception, formatés par le monde. Un chrétien est différent!! 

Et pourtant, beaucoup d'entre nous ne peuvent pas manquer en écoutant les actualités, de s'inquiéter au sujet des préoccupations de ce monde (la crise, la médecine, le terrorisme, etc.), en parlant comme le monde parle de faire ce que le monde fait. Si, donc, nous pensons, entendons, parlons et faisons ce que ce monde pense, entend, parle, et fait, alors nous sommes conformes à ce monde. Et, aussi longtemps que ce monde et ses inquiétudes et ses «joies» occuperont notre vie, soyez sûr que nous ne grandirons pas en Christ. 

 Au lieu d'être conformé au monde, nous devons être transformés. Être transformé signifie changer de forme, devenir de forme différente. Quelle devrait alors être notre nouvelle forme? La réponse est simple: CHRIST

 Car Paul dit dans Galates 4:19 «Mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'enfantement, jusqu'à ce que Christ soit FORMÉ en vous»