Certains versets de la torah sont déconcertants et nous décourageraient à "rendre service". En effet, dans la paracha Michpatim - les ordonnances - nous lisons : "Si quelqu'un donne en garde à un autre de l'argent ou des effets et qu'ils disparaissent de la maison de cet homme, si le voleur est découvert, il paiera le double. Si l'on ne trouve point le voleur, le maître de la maison viendra jurer au tribunal qu'il n'a point porté la main sur la chose d'autrui. " Exode 22; 7-8

Imaginons une situation relativement courante; votre voisin s'en va en vacances et comme chaque année, il vous donne les clés de la maison pour que vous y donniez un semblant de vie en relevant le courrier, en ouvrant les volets, peut-être même le soir en allumant quelques lumières. Mais, malheureusement, cela n'empêche pas les voleurs de visiter la maison et d'emporter quelques objets de valeur. En apprenant l'histoire du cambriolage, que fait le propriétaire de la maison? Il vous assigne en justice, vous, son gentil voisin afin de prouver que ce n'est pas vous l'auteur du larcin.

En lisant une telle ordonnance, on peut penser qu'il vaut mieux ne pas rendre service et de s'éviter ainsi des soucis en n'étant pas, comme il est écrit, "emmené chez les juges".

Faut-il donc éviter d'être bon envers son prochain?

"véniqrav ba'alhabaït él haélohim" - le maître de la maison sera emmené chez les juges - peut-ête traduit par : le maître de la maison s'approchera de élohim.

Ceci nous enseigne que nous devons, toujours être bienveillant  même dans une situation qui pourrait tourner à notre désavantage. N'est-il pas écrit:

"Soyez miséricordieux comme Dieu est miséricordieux."

 ANECDOTE :

Pour illustrer, un autre verset de la paracha, le verset 8 d'Exode 23 : N'accepte point de présents corrupteurs; car la corruption trouble la vue des clairvoyants et fausse la parole des justes.

A la fin de sa vie, un Rabbin devint aveugle. Les mauvaises langues firent courir le bruit que la raison de sa cécité était qu’il avait, au cours de sa vie accepté des cadeaux corrupteurs. Cela, et on le comprend contrarié beaucoup le vieil homme respectable aussi un jour de chabbat, devant tout la synagogue, il fit cette prière ; il demanda à Dieu de le laisser aveugle s’il avait effectivement accepté, ne serait-ce qu’un seul pot de vin, même sans s’en être rendu compte ; et, par contre, s’il était innocent, qu’il retrouve la vue !

A peine avait-il fini de prier qu’il recouvra la vue, à la grande honte de ceux qui avait médit de lui.