Rudyard Kipling (1865 – 1936) est un écrivain britannique. L’un des plus grands auteurs de la littérature de jeunesse avec ,notamment, le « livre de la jungle » était aussi connu comme poête avec son « If you can » dont deux de ses vers sont notamment reproduits à l'entrée des joueurs du court central de Wimbledon.
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et, sans dire un seul mot te remettre à rebâtir
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir,
Si tu peux être amant sans être fou d'amour
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter les sots
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot,
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous les amis en frères
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi;
Si tu peux méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître
Penser, sans n'être qu'un penseur,
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant;
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres la perdront,
Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les rois et la gloire,
Tu seras un homme, mon fils."
Paul ABELA, catholique réformateur (1921-2010), pour exprimer l'essentiel de ce qu’il croyait écrivit :
Les Béatitudes d’une vie de partage à la manière de Kipling
Si tu peux loyalement partager avec le pauvre et l’affamé,
Pleurer avec ceux qui pleurent
Et avoir faim avec ceux qui ont faim et soif,
Si tu peux te battre pour établir la justice et la paix,
Accueillir tes ennemis comme des amis possibles,
Et te contenter de la dernière place pour en laisser aux autres,
Si tu peux entrer dans le jeu de « qui perd gagne »
Renoncer à la fortune, aux honneurs et à la paix
Pour faire la fortune , les honneurs et la paix des autres,
Si tu peux te donner à fonds perdus
Sans t’accrocher à ton potentiel éphémère
De domination, de richesse et de gloire,
Alors tu sera consolé au centuple
De tes pleurs, de ta faim et de ta soif
Et trouveras une fraternité et un épanouissement
Qui dépassent infiniment la fortune, les honneurs et la foie
Que le monde fait miroiter en vain
Car la fraternité, le bonheur et le joie sans fin
Des fils de Dieu sera ta récompense
Car, plus que tout, tu seras appelé toi aussi « Fils de Dieu ».
Je crois mais parfois autrement….