Dans ce billet, je voudrais revenir sur ce passage de l’Evangile de Marc 13 ; 14 à 18…

Quand vous verrez la désolation là où elle ne doit pas être,
que ceux qui seront en Judée  fuient dans les montagnes.

Un très vieux cantique disait : Je veux aller sur la montagne ; c’est là que l’on rencontre Dieu. C’est souvent dans les moments difficiles de nos vies que l’on s’empresse de rencontrer Dieu.  On sort des tourbillons de la vie, de nos remparts humains pour s’élever dans la méditation, dans la louange, dans la prière… Quand on est sur une montagne la perspective est changée, des chemins inconnus sont aperçus, des choses qui nous semblaient importantes deviennent minuscules, et l’on voit ce qu’il y a sur l’autre versant de la réalité.

Que celui qui sera sur le toit ne descende pas et n’entre pas
pour prendre quelque chose dans sa maison.
Que celui qui sera dans les champs ne retourne pas en arrière
pour prendre son manteau.

Notre premier réflexe quand ça ne va pas, c’est de renforcer les défenses, de descendre aux abris, d’ajouter comme manteau le rempart d’une apparence… C’est une mauvaise idée. La sortie est par le haut, pas par la cave. La fin de la désolation n’est pas dans le repli sur soi, elle n’est pas dans les faux-semblants, mais en s’exposant au contraire sous le ciel, dans les montagnes, à ce flux bienfaisant qui vient de Dieu et de ses anges que sont parfois nos frères et sœurs.

Malheur aux femmes qui seront enceintes
et à celles qui allaiteront en ces jours-là !

Malheur à celui dont la foi est encore en germe, ou tout bébé, quand vient un temps difficile. Malheur à celui qui n’a jamais appris à regarder les autres et le monde, jamais appris à se poser des questions et à réfléchir par lui-même et à transgresser ce qu’il a appris quand cela est juste.

Priez pour que ces choses n’arrivent pas en hiver.

Il arrive que notre vie spirituelle connaisse un coup de froid, comme l’hiver sur les arbres, et que notre cœur soit comme du bois sec. Parfois notre foi est fragile parce que nous l’avons négligée, mais parfois elle est sèche parce que c’est l’hiver et que nous n’y pouvions rien ou plutôt si, dans ce cas-là, nous pouvons prier, nous dit Jésus. Il ne s’agit pas de prier pour que Dieu ne nous envoie pas de catastrophe sur le nez précisément quand nous ne sommes pas en forme ! Ça n’a pas de sens. Dieu n’envoie jamais la désolation, sur personne. Au contraire, il envoie une légion d’anges pour nous offrir de l’aide quand nous sommes faibles, nuls ou éprouvés. Mais alors, pourquoi prier « pour que la désolation n’arrive pas quand nous sommes en hiver » ? Parce que Dieu peut faire en tout cas le miracle de transformer pour nous l’hiver de notre foi en printemps.

Regardez les signes, nous dit Jésus. Déjà les branches de figuier deviennent tendres, les feuilles poussent. Certes, nous ne pouvons pas encore sentir le parfum des fleurs ou la pulpe des fruits, mais il y a un frémissement de progrès sensible. Attachons nous à voir ces signes de frémissement positif en nous. Aimons une étincelle de foi, un léger assouplissement de brindille dans notre cœur désespéré, desséché.