Les vacances se terminent, et j'espère qu'elles furent agréables pour chacune de vos familles. Pour notre part nous rentrons de Roumanie, ce fut un séjour de trois semaines agréable avec deux de nos petits enfants. Au retour nous avons réalisés, réellement, ce que signifie : être un étrangerEn effet, sur la route du retour, notre voiture NEUVE est tombée en panne à quelques quarante kms du garage le plus proche. Je passe les détails mais au milieu des difficultés nous avons été considérés, écoutés par des gens qui se souciaient des étrangers. 

Être capable d'accueillir l'étranger est une question d'éthique dans la bible. Qu'est-ce qu'être étranger? C'est être abusé par des outrages, en but à de nombreuses difficultés psychologiques, au travail difficile à trouver, à l'incompréhension du fait de la langue mais aussi de la culture. 

Dieu aime l'étranger : « Car c'est le Seigneur votre Dieu qui est le Dieu des dieux et le Seigneur des Seigneurs, le Dieu grand, puissant et redoutable, l'impartial et l'incorruptible, qui rend justice à l'orphelin et à la veuve, et qui aime l'émigré en lui donnant du pain et un manteau » (Dt 10, 17-18). 

L'étranger a presque toujours une place de choix dans la Bible. Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de Moïse, le Père de Jésus-Christ et notre Père s'identifie à l'étranger et va parfois jusqu'à se faire lui-même l'étranger au milieu de nous. Pourquoi ?

Pour Lui, c'est une question de justice. Sa justice restaure et réintègre la personne exclue pour une raison ou une autre. Et, dans une société qui se trouve partagée entre ceux qui ont les moyens de vivre et ceux qui ne les ont pas, Dieu prend le parti des derniers. Comme eux, il réclame la justice, la solidarité, voire la compassion et la miséricorde. Avec eux, Il attend de ses amis la main tendue et l'œuvre de paix.  Si l'étranger a acquis une place centrale dans la Bible, c'est que le peuple d'Israël a vécu souvent comme un étranger, un peuple en chemin, voire en exil. Et Jésus lui-même parcourut le chemin d'Israël, chemin d'incompréhension, d'exclusion et d'Exode. En cela, Israël et le Dieu incarné ont ressenti dans leur chair le malheur et la force de la vie de l'étranger.

Jésus-Christ déclare « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume qui vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli » (Mt 25, 34-35). 

Nous ne serons pas jugés sur notre foi, nos pratiques et nos prières, mais sur l'amour partagé sans frontières, l'amour qui rejoint en priorité ceux qui en ont le plus besoin, l'amour qui annonce le Royaume, l'amour qui, en somme, continue la mission de Jésus. 

Bonne Rentrée à toutes et à tous.