C’est Paul Claudel qui utilisa le premier cette expression, issue d’un proverbe portugais et qui fut chantée par Noël Colombier.

« Rendre droit ce qui est sinueux » c’est aussi l’idée que l’on trouve en Isaïe 40 ; 4 : … Que les coteaux se changent en plaines et aussi en42 ; 16 :… Et les endroits tortueux en plaine

Bien sûr, l’examen des racines hébraïques des termes employés dans ces versets donne de la profondeur à notre méditation.

« Coteaux » - הֶעָקֹבse lit : ha’aqov  et a la même racine que Jacob ; de même pour « Les endroits tortueux » -  עֲקַשִּׁים. Quand au terme  « plaine » -מִישׁוֹר– lui a pour racine – yachar – la droiture, l’équité - que nous retrouvons dans un des noms de Jacob : Yechouroun.

"Sois sans crainte, ô mon serviteur Jacob, Yechouroun, mon élu! » Esaïe 44 : 2

Quand Jacob, le rusé, le perfide, le tortueux est-il devenu Yechouruon, le droit, le juste, l’élu ? Ne sera-ce pas quand il traversa le torrent de Yabbok (Anagramme de Yakob) ?

Jacob a appris une leçon capitale cette nuit-là :
Lui, « l’homme fort », capable de lutter avec Dieu lui-même, a touché du doigt sa faiblesse, et il sait maintenant que sa force vient de Dieu, de sa relation avec Dieu...
Et il sait qu’il doit désormais marcher droit
(le nom "Israël" en hébreu évoque la lutte avec Dieu, mais il peut aussi dériver de la racine (yachar) qui signifie « rendre droit », rectifier).

Un combat que nous avons  tous connu et qui est une réalité dans la vie de quiconque veut « être parfait comme le père est parfait ».

Que Dieu écrit droit avec des lignes courbes, un homme, une figure dans le monde SDF de Chambéry , l’ami de Albert Bastian, Mario,  décédé la semaine dernière pourrait en témoigner.

Combien de fois, cet homme, a-t-il été au contact de Jésus ? Nul ne peut le dire. Qui a cru que Dieu faisait une œuvre dans sa vie ? Nul ou très peu !

Et pourtant, hospitalisé depuis un certain temps à cause de son addiction profonde, il eut ces paroles qui étonnèrent et non seulement le milieu hospitalier mais aussi ceux qui le suivaient, des amis, des éducateurs. Le dernier matin de sa vie, tranquillement, il dit : « Maintenant, ça suffit, je rentre à la maison. » On le ramena dans la chambre où il était  hébergé et où il décéda dans la nuit.

Peut-être que comme moi en écoutant ce fait vous éprouvez  « une douleur à la hanche » à cause du regard que nous portons sur notre prochain ! « Celui qui traite son frère de crétin l’a tué » dit, en substance, Jésus.