Dans le séminaire : « Israël face à Amalek » (voir le précédent billet) plusieurs versets du Nouveau Testament furent cités pour parler de l’influence de l’Evangile dans un monde de Paix.Dans ce billet, en vous proposant de réfléchir sur le mot « Ennemi », un verset vous vient tout de suite à l’esprit, je n’en doute pas : Vous avez entendu qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent. Matthieu 5.43.

Malgré que ce soit des paroles de Jésus, il nous faut quand même examiner, voir  disséquer la citation de Lévitique 19.18 insérée dans la phrase où nous lisons : Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel.

1ère remarque : Il est étonnant que Jésus est omis le « Comme toi-même » mais l’auteur de l’Evangile de Matthieu avait pris soin d’écrire auparavant : « Il a été dit » et non pas « Il est écrit » d’où l’intérêt d’une étude approfondie car le commandement d’aimer nos ennemis va directement à l’encontre de la nature humaine. Nous avons plutôt une tendance presque instinctive à nous opposer à ceux qui nous sont hostiles, voire même à les haïr. Et quand nous voulons être discrets, nous leur mettons les bâtons dans les roues tout en gardant nos distances. Jésus nous demande de changer tout cela. Il nous commande d’aimer tous les hommes, et ceci inclut nos ennemis.

2ème remarque : Pourquoi Jésus, cette fois, ne dit-il pas "Il est écrit : tu haïras ton ennemi. " En effet plusieurs versets des psaumes encouragent "la haine de l'ennemi." Mais je vous exhorte à ouvrir votre concordance biblique afin de comprendre la nature de l'ennemi. Vous remarquerez que les mots ‘haine’ et ‘ennemis’ apparaissent souvent ensemble dans les Écritures pour désigner ceux qui se montrent hostiles à Dieu. Dans le Psaume 139, David, en disant: " Je les hais d’une parfaite haine." , n’a pas dit qu’il détestait ses ennemis personnels. Sa haine était dirigée contre les ennemis de Dieu, ceux qui se dressent contre l’Éternel. Dans leur compréhension de l’AT, les chefs religieux enseignent des notions erronées concernant la haine, il était tout à fait acceptable de haïr ceux qui n’appartenaient pas à la communauté juive. Pourquoi? Parce que ces individus n’observent pas la loi de Dieu. Et s’ils ne s’y conforment pas, ils deviennent automatiquement des ennemis de Dieu. Et s’ils sont des ennemis de Dieu, je peux alors les haïr en toute légitimité. N'est-ce pas une idée très en vogue en ces temps de la fin?

Et c’est précisément ce point qui fait réagir Jésus quand il déclare : «  Mais moi, je vous dis : Aimez vos ennemis. » Par cette déclaration, Jésus rectifie l’aberration introduite par les chefs religieux dans la signification du mot ‘prochain.’ Aimez votre prochain, et ceci comprend également vos ennemis. Dans le vocabulaire utilisé par Dieu, le sens du mot ‘prochain’ n’est pas limité par une question de race ni de religion. Il inclut tous les hommes, même nos ennemis.

3ème remarque : L’enseignement de l’AT contient certaines instructions qui nous demandent d’aimer notre ennemi. Prenez par exemple Exode 23.4-5 où il est écrit que si nous voyons une bête en difficulté, même si elle appartient à notre ennemi, nous avons la responsabilité de lui venir en aide. Donc à plus forte raison ne devrions-nous pas nous montrer bienveillants à l’égard de notre ennemi lui-même ? En Proverbes 25 ; 21-22 la charité est communiquée directement à l’ennemi. Nous y voyons les premières formes de l’enseignement de Jésus, Aimez vos ennemis.

Dans le prochain billet, nous regardons avec attention sur le terme hébreu traduit par 'ennemi '.... à suivre