Pour célébrer la fête de l’indépendance - Israël a 66 ans -  lors d’un séminaire à Jérusalem (les prodiges du net !) nous méditions sur Ezéchiel 37… la vallée des ossements.

L’animateur nous faisait remarquer que les termes «indépendance » et « os » avait la même racine, en hébreu bien sûr, et que si Ezéchiel mettait l’accent sur la désespérance du peuple : « Nos os sont desséchés ; notre espérance est détruite ; nous sommes perdus. »   Ez. 37 ;11 la Haktiva, elle, chante : « Notre espoir n’est pas encore perdu,
cet espoir vieux de deux mille ans. » l’espérance d’un peuple libre sur sa terre. 

Quelqu’un faisait remarquer que « le desséché » Jésus l’avait souvent côtoyé en Eretz Israël soit chez un figuier, une semence, un sarment ou soit dans une main, une perte de sang et lors d’une « fête des juifs »…

L’évangile de Jean (chap.5) relate la péricope de la fontaine de Bethesda. C’est un jour de Fête mais seule la désolation y est décrite, en effet, à Bethesda gisait une multitude de malades : aveugles, boiteux, impotents (desséchés). Suivant la chronologie de cet évangile, les savants s’accordent à penser que cette fête anonyme peut s’identifier à la fête de la PENTECOTE : «  Le jour où la loi fut donnée sur le Sinaï » Ps 68

Le jour où les juifs célèbrent la loi, l’évangéliste dévoile à sa façon les effets de son application sur le peuple incapable de voir, d’avancer, sans vie. Mais les chefs, les juifs, font la fête dont la splendeur masque la souffrance des gens : il y avait là un homme qui était malade depuis 38 ans. Bien sûr, vous avez devinéma question : Pourquoi 38 et pas 40 ou un adverbe de temps ? 

Bible on line nous dirige vers le livre du Deutéronome : La durée de notre voyage, depuis Kadêch-Barnéa jusqu'au passage du torrent de Zéred, avait été de trente-huit ans.  Deut. 2 ; 14

L’emploi intentionnel du chiffre 38 et l’absence de précision sur la maladie indiquent que l’infirmité de cet homme représente la situation tragique du peuple qui est sans espérance : comme leurs ancêtres dans le désert, un peuple qui se meurt sous le joug de la loi, dans l’esclavage.

Jésus qui voit ce que les autorités ignorent : « la plainte des pauvres » Job 34 ;28 prend l’initiative de lui redonner de l’espérance : « Veux-tu guérir ? » Et comme en Ezéchiel 37 ;10-11 : « L’esprit vint en eux, ils reprirent vie et se tinrent debout sur leur pieds. » l’infirme, « le desséché », marche !

N’est-ce pas là le signe tant attendu de la libération du peuple ?  

Pour les autorités que l’évangéliste nomme « juifs », le bien et le mal dépendent de l’observance de la Loi, pour Jésus le bien et le mal dépendent de l’observance de l’amour du prochain.

"Ce n’est pas l’homme qui doit respecter la Loi, mais celle-ci qui doit respect à l’homme." (Alberto Maggi) »

Quelle sera la réaction de ces « Juifs » à Béthesda ? La même que à Gabbatha ou qu’au Golgotha…à suivre.