« Si vous faites vous serez béni, si vous ne faites pas vous serez maudit » c’est le résumé de la paracha Be'houkotaï, centrée sur les deux derniers chapitre du livre du Lévitique. Ce billet sera la conclusion des billets précédents dont le thème est justement la désobéissance de Jésus face à la loi.

Jésus, un juif pratiquant, n’était pas sans ignorer les 613 préceptes qui réglaient la vie de l’individu, aussi à la question d’un scribe : « Quel est le plus grand commandements ? » ne manque de surprendre les autorités religieuses.

Les commandements ont été donnés pour diriger la conduite des hommes certes, mais Dieu en observait au moins un : le repos du sabbat. Pour les scribes, l’autorité religieuse, le commandement le plus important était le respect du jour du sabbat.

Gardez donc le sabbat, car c’est chose sainte pour vous! Qui le violera sera puni de mort; toute personne même qui fera un travail en ce jour, sera retranchée du milieu de son peuple. Ex. 31 ; 14

La non-observance de ce commandement équivalait à la transgression de tous les commandements.

Quelqu’un qui n’a jamais respecté le sabbat ne peut pas considérer l’observance de ce commandement comme le plus important. C’est pour cela que Jésus, de façon provoquante, ignore les tables de Moïse et se réfère au « Shema Israël » : Ecoute Israël : l'Éternel est notre Dieu, l'Éternel est un! 5 Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. Deut. 6 ; 4

Le scribe demandait un seul commandement mais pour Jésus, l’amour de Dieu n’est pas complet s’il ne se traduit en amour du prochain, c’est pourquoi il ajoute un second précepte : Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même: je suis l'Éternel. Lev. 19 ; 18

Le représentant d’une tradition religieuse comprend que les 613 préceptes pour s’assurer la communion avec Dieu sont tout à fait secondaires et que l’amour envers Dieu n’est rendu visible non pas par le culte qu’on lui offre mais par l’amour qu’on porte à la personne humaine conformément à l’enseignement des prophètes.

Trois évangiles ( Matthieu, Marc et Luc ) relatent cet épisode quelque peu violent à l’égard de scribes. L’invective se termine en mettant en garde contre de tels personnages qui transmettent au peuple une idée fausse de Dieu et de ses exigences.

Nous aussi, parfois, notre « bonne foi » nous conduit dans cette situation absurde : plus nous pensons vénérer Dieu, plus, en réalité nous nous en éloignons car faute de connaissance le peuple périt. (Osée 4 ;6) Prenons donc garde en portant un jugement que celui-ci ne soit pas l'expression d'une tolérance qui veut écraser l'autre au lieu de le soulager.