Ce billet ouvre le livre de Bamidbar (« dans le désert »). Ce quatrième livre de la Torah, « Les nombres » est à vrai dire, peu connu car peu lu, en effet, la liste de tribus dont les membres sont morts dans le désert ou  les longues descriptions de l’ordre du camp ou les chapitres entiers rapportant des lois et des coutumes étranges sont ennuyeux à lire voir rébarbatifs.

Mais au milieu de ce peuple qui naît : Dieu est là !

Ce Dieu qui accepte de nous saisir là où nous sommes, à ras de terre, pour nous acheminer vers un sommet, celui-là même où déjà rayonne Jésus.

Parmi tous les questionnements qui se font jour lors de la lecture des quatre chapitres de cette paracha  que signifie : le rachat de la portion excédante en Nombres 3 ; 48 ? Pourquoi racheter les aînés ? Et pourquoi 273 ?

Les faits...

Le pidyon habenrachat du fils ») est un rite extrêmement ancien qui se pratique aujourd'hui dans les familles juives à la naissance d'un premier-né mâle. Il consiste pour le père à « racheter », moyennant une somme symbolique, son fils âgé d'au moins un mois, en souvenir d'un épisode biblique (la dixième plaie d'Egypte) qui a abouti à la consécration à Dieu de tout premier-né. Sauvés par Dieu, les premiers-nés hébreux sont voués à son service, ils lui appartiennent et n'auront d'autres activités que le sacerdoce ; aussi presque chaque famille est-elle impliquée dans cet épisode qui peut être considéré comme la première étape de l'élaboration du pidyon haben. Mais lors de l'épisode du Veau d'or (Exode 32) les premiers-nés, qui ont participé à l'idolâtrie avec le peuple d'Israël, sont indignes de continuer leur service divin. Seuls les fils de Lévi (les Cohanim et les Lévites) sont restés fidèles et ont suivi Moïse dans son ralliement à Dieu. Les premiers-nés par naissance sont consacrés, ils sont dus à Dieu, mais par leur faute ils ont démérité et n'ont pu se maintenir dans la fonction privilégiée de serviteurs de Dieu : ils doivent donc céder leur place !

En conséquence…

Moïse doit compter tous les premiers-nés mâles âgés de plus d'un mois ( les ainés des famille) et les remplacer par les Lévites (fils de Lévi). Or les Lévites sont moins nombreux que tous les premiers-nés des Israélites. C'est ici que va intervenir l'idée de rançon pour ceux qui sont en surnombre. (Nombres 3 ; 40-51)

En effet, on compte le nombre des ainés parmi le peuple, et on compte le nombre de Lévites ; il se révèle qu'il y a une différence de 273 ainés qu’il faut racheter. Autrement dit, par sa seule fonction, chaque Lévite rachète un aîné du peuple, et comme il en reste 273 auxquels ne correspond aucun Lévite, ils doivent être rachetés directement. Ce n'est pas de leur faute s'ils sont les premiers, mais puisqu’ils le sont, il faut faire quelque chose pour qu'ils soient épargnés, à cette place très exposée car… « le premier qui dit la vérité doit être exécuté » chantait Guy Béart.

La même idée s'applique à tout le peuple d'Israël, qui est l'aîné de YHVH, autrement dit : le premier à avoir révélé aux autres peuples l’unicité de la divinité dans toute sa force, puisque YHVH c’est l’être qui fait être tout ce-qui-est. Ce peuple est donc d'emblée mis en danger du fait que cette place de premier le distingue et ce n’est pas l’actualité du moment qui contredira cet état de fait.

Et comme le texte passe constamment entre le nom des nombres et le nombre des noms dans le prochain billet nous essaierons de recevoir l’enseignement de Jésus au travers de ce « 273 » car

Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde Hé1:2

Le Christ est l'image visible du Dieu invisible. Il est le Fils premier-né, supérieur à tout ce qui a été créé. Col.1:15