Les évangélistes parlent et écrivent en grec, mais avec un esprit hébraïque, dans un langage sobre et avec un vocabulaire précis. Chaque mot, chaque nom propre de personne ou de lieux ont leur importance dans le texte. Voilà pourquoi l’on peut dire que l’Evangile, quoiqu’on en dise, est difficile à lire et à comprendre, du moins pour ceux et celles qui veulent vivre authentiquement leur vie chrétienne.

Avez-vous remarqué combien Luc  insiste sur le fait que « Chabbat » rythme la vie de Jésus ? Que fait Jésus entre deux « chabbatot » (chabbat au pluriel) ? Comme un rabbin on pourrait répondre : Il va de chabbat en chabbat. En Luc 6, le voilà donc de nouveau entrant dans une synagogue à Chabbat en même temps que cet homme dont la main droite était desséchée.

Combien de fois ai-je, comme vous, lu et entendu cette péricope ?  Et qu’est-ce que j’en ai retenu… Jésus a encore remporté une victoire, Il est le maître du Chabbat, il fait taire les religieux… ? N’oublions pas que ce texte s’adresse à des chrétiens, certes, mais juif  qui ont une attitude spirituelle de joie et de sainteté de Chabbat. Si ni Matthieu, ni Marc ne le font Luc, lui, le précise : « La main DROITE»

Ouvrez votre concordance, Bible on line par exemple,  et lisez le psaume 137…Si je t’oublie Jérusalem que ma droite t’oublie…

Il y a, donc, là face à Jésus un homme dont la main droite oublie de vivre car il a oublié Jérusalem ! Lieu de la présence divine pour tout juif !

Mais il nous faut suivre Jésus de Chabbat en Chabbat et l’entendre crier en Luc 13 : « Jérusalem, Jérusalem, Jérusalem ! » Cet appel, cette triple répétition est un Happax, coincé entre deux shémes identiques : Prophète !

Puissions-nous comprendre le message de Jésus à savoir que le nom de « Chrétien », que nos mains, nos actions, nos vies, nos pensées sont liés à Jérusalem, liés à Celui qui est présent.

 

P.S : Je sens comme des fourmis dans ma main car demain je serais à Jérusalem et, sans verser dans l’idolâtrie, au Kotel j’aurais une pensée pour vous. Barukh ata adonaï !