La religion est bonne tant qu’elle nous fait avancer, elle n’est plus bonne lorsqu’elle enlève notre capacité à réfléchir, notre personnalité, notre liberté et notre créativité, ou quand elle nous fait oublier de porter un regard sur le monde et il est beaucoup question de religion en ce moment dans les médias. Dans ce billet, quelques réflexions du Pasteur Marc Pernot éclaireront certainement notre méditation.

Dans tous les cas, il faut que, la religion nous élève vers Dieu, qu’elle nous conduise sur le mont des oliviers à l’instar de Jésus en Marc 13 ; 3 ou Matt. 24 ; 3 : « Il s’assit sur le mont des oliviers en face du temple. » Les disciples étaient enthousiastes en sortant du temple de Jérusalem. Voilà du beau et du solide ! « Quelles pierres, quelles constructions ! »

Jésus leur répond qu’il faut être réaliste, c’est à dire : admirer ce qui est beau en ce monde c’est aussi en mesurer la fragilité, voir déjà les fissures, voir même l’éboulement qui est en cours. « Voyez-vous tout cela ? En vérité, je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » Marc 13 ; 2

Nous avons nous aussi nos temples, de bonnes constructions de pierre qui nous rassurent, comme un doudou rassure le petit enfant ; comme si les murs de nos protections sociales, de nos traités et de nos alliances resteront en place pour toujours, comme si la théologie que nous avons reçue des générations passées pouvait résister à l’épreuve du temps et de la vie, comme si nos familles, nos proches nous demeureraient toujours fidèles, sans jamais nous trahir, comme si notre corps pouvait rester éternellement jeune et beau, comme si …etc

Comme le dit Salomon à l’inauguration du temple (1 Rois 8 :27), Dieu n’habite évidemment pas ce tas de cailloux, sa fonction est de nous aider à penser à Dieu et à prier Dieu. Comme la religion est tout ce qui permet d’assurer un petit peu de justice, de paix, d’avenir pour les habitants de notre planète, présents et futurs. Mais pour se rendre compte à la fois de la vraie valeur de ces constructions et de leurs limites, Jésus invite ses disciples à prendre un peu de recul et de hauteur. Il les conduit « sur le mont des Oliviers, en face du Temple ».

Bien sûr la montagne évoque la prière, l’huile étant une image de la bénédiction de Dieu et l’olivier est source de bénédiction pour les autres donc un peu d’élévation, un peu de bénédiction reçue, une occasion d’être un petit peu une bénédiction pour un autre et voilà la vraie vie.

Bien des éléments de la religion sont utiles et beaux. Mais la religion est faite pour s’effacer devant l’essentiel et même pour tomber en poussière quand elle a fini de servir.

 Mais les auteurs de l’évangile ne s’arrêtent pas là. « Quand cela arrivera t il ? » demandent les disciples à Jésus. Quand « Vous verrez l’abomination de la désolation là où elle ne doit pas être ». Le Pasteur Pernot de conclure : « Dès que notre religion (ou une autre de nos constructions humaines) devient source de désolation pour nous, c’est qu’il nous faut évoluer, avoir un autre rapport avec notre religion, évoluer dans notre théologie, réformer notre église si l’on peut, ou sinon en changer. »