Le printemps s’installe et comme chaque année c’est toujours un émerveillement de voir la nature se transformer de jour en jour. C’est le moment aussi de bêcher, biner, ratisser, planter et semer ; de faire des gestes mille fois répétés mais aussi toujours améliorés dans le but d’avoir une meilleure récolte, un meilleur résultat. En recherchant des détails sur l’aneth, une plante aromatique aux feuilles fines et légères qui rappellent le plumet du fenouil et au goût légèrement anisé, que la bible cite en Matthieu 23 ; 23, et peut-être en Esaïe 28 ; 25 (suivant les versions) je me suis interrogé, justement, sur ce texte du prophète Esaïe. Quel message le prophète Esaïe voulait-il délivrer en observant les travaux des champs ? Y-a-t-il quelque chose de spirituel à comprendre en se promenant à la campagne ou en ville d’ailleurs?

Je ne suis pas du tout, mais pas du tout, un expert en jardinage mais pour les gens auxquels s’adressait Esaïe (et même Jésus) le fait de « battre l’aneth avec le bâton et le cumin avec la verge… etc » cela n’avait rien d’une révélation. C’était connu. Cela faisait partie d’un savoir commun.

Esaïe n’a pas eu une révélation personnelle, ni étudié en profondeur pendant des heures, des jours des textes bibliques pour écrire ou exprimer son discours qui est pratique avant d’être théorique ou …théologique.

Observer la vie autour de nous, se poser et réfléchir si nous sommes tous capable d’une telle expérience, nous le faisons rarement, nous préférons mixer des analyses réalisées par d’autres, agrémenter nos réflexions de commentaires piochés ici ou là, ce que je fais souvent. Ce que nous faisons, c’est essentiellement recycler les idées en sélectionnant ce qui nous convient, ce qui nous semble crédible. Mais il est rare que nous utilisions vraiment nos propres observations.  Mais tout le monde ne s’appelle pas Newton !

Mais alors quel est le rôle de Dieu selon EsaÏe ?

 Pour le prophète, Dieu n’est pas un paysan ; ce n’est pas lui qui laboure, qui sème, qui tasse, ni qui pousse à la roue mais selon Esaïe, Dieu est à l’origine de la science de l’agriculteur : « Son Dieu le corrige pour le jugement ; il l’instruit » Es. 28 ; 26.

Est-ce à dire que Dieu a expliqué par le détail à l’agriculteur ce qu’il devait faire pour obtenir une bonne récolte ? Cela, c’est l’idée traditionnelle au sujet de l’intervention divine dans notre histoire : Dieu nous dirait tout ce qu’il faut faire pour que ça marche. Mais Esaïe dit autre chose : « Tel est le procédé que son Dieu lui a donné à suivre; il l’instruit » (v. 26). Autrement dit, Dieu n’est pas celui qui délivre la vérité qui doit être appliquée à la lettre ; Dieu a donné à l’homme la capacité de corriger ses erreurs, de progresser dans une meilleure connaissance de son activité afin que la vie puisse se développer ; la capacité à ne pas considérer comme fatal un manque de succès dans son entreprise ; la capacité à porter plus loin ses espoirs parce que son regard ne tient pas compte seulement de sa première appréciation, mais aussi d’une parole à laquelle il fait confiance et qui lui dit qu’autre chose, que ce qu’il constate immédiatement, est possible et à la fin du passage, au sujet de Dieu, il dira : « Admirable est son conseil, et grande est sa sagesse »

Alors promenons-nous dans les champs (ou ailleurs) pour mettre en lumière ce qu’est le royaume de Dieu.

Mais vous n’êtes pas obligés de me croire !