La paracha de cette semaine se trouve en Nombres 13;1.  Voilà deux ans que le peuple est sorti d’Egypte, qu’il a traversé la mer des joncs et aujourd’hui il se trouve aux portes de Canaan.

Et l’Eternel commande à Moïse : Envoie toi-même (לְךָ-שְׁלַחChelakh lekha) des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants d'Israël…

Mais le même épisode est présenté d’une manière différente en Deutéronome 1 ; 22. Moïse donne une autre version en disant : « C’est vous (le peuple) qui m’avez demandé d’envoyer des hommes… » et il renchérit en disant : « Cela m’a plu. » Moïse a trouvé cela très bien, Moïse et non Dieu et pourtant…

L’apôtre Paul nous donne peut-être une explication en 2Cor. 2 ;17 : « Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme font plusieurs; mais c'est avec sincérité, mais c'est de la part de Dieu, que nous parlons en Christ devant Dieu. »

Malheureusement, la motivation du projet n’était pas la même ; Moïse et le peuple connaissait le projet divin : faire entrer son peuple dans un pays où coule le lait et le miel !

Moïse parlant de la part de Dieu avait l’assurance qu’il n’y avait rien à craindre aussi le projet du peuple lui plaisait mais la motivation des hébreux était toute autre, ils n’étaient pas si mal dans le désert, ils étaient dans un milieu connu, mais là-bas…

Un rabbin voulait acheter un âne, il se rend au marché à bestiaux et se renseigne auprès du vendeur pour savoir si la bête ne craignait pas l’eau, ni les sentiers rocailleux ou le sable chaud, si il avait de l’endurance…etc En tout le propriétaire de l’âne répondait par l’affirmative et il lui dit : « N’aies aucune crainte, prends mon âne et essaies-le ! » Le rabbin acheta l’âne sans discuter.

En envoyant des hommes fidèles et sérieux Moïse montrait qu’il ne craignait pas leur rapport et le peuple aurait dû renoncer à son projet. Puisque l’envoi d’explorateurs plaisait à Moïse qu’est-ce que le peuple avait à craindre ? Les chapitres suivants nous enseignent qu’ils eurent tort de ne pas croire Moïse sur parole.

Mais pourquoi des hommes de valeur, comme des chefs de tribus, n’ont-ils pas su passionner le peuple pour le projet divin ? Leur mission étant d’explorer le pays promis.

En Nombres 13 ;2 : Envoie toi-même des hommes pour explorer le pays de Canaan, que je destine aux enfants d'Israël

En Deutéronome 1 ;22 : "Nous voudrions envoyer quelques hommes en avant, qui exploreraient pour nous ce pays…

Je suis sûr que vous voyez où je veux en venir… le verbe « explorer » est la traduction de deux termes hébraïques différents.

La mission divine en Nombres était de visiter un pays conquis pour trouver des lieux idéaux pour se poser, s’installer. C’est le verbe « TOUR » qui est employé : explorer, trouver la bonne voie. On trouve le même verbe en Deut. 1 ;33 : « …choisissant les lieux propices… »

La mission humaine en Deut. 1 ;22 était de visiter un pays à conquérir en envoyant, comme en Josué 2, des espions. C’est le verbe « KHAPHAR » qui est employé : explorer, épier, fouiller.

Ils n’ont pas su remplir la mission que Moïse ou Dieu leur demandait d’accomplir bien au contraire ils n’ont su que démoraliser ou lieu d’encourager le peuple d’où la colère de Dieu.