Dans le billet précédent  « L’épreuve qui mène à l’essai. » on pouvait entendre, comme en filigrane,  cette question : Pourquoi une telle épreuve survient-elle dans ma vie au moment où tout me sourit ? ou pourquoi ai-je du endurer une telle épreuve alors que maintenant tout va bien même si j’en suis sorti meurtri ? Pourquoi cet épisode dans l’histoire de ma vie ?

Dans la bible, il y a plusieurs petites histoires, agaçantes parfois, qui font irruption au milieu d’un texte important. Elles surviennent sans préavis, sans explication et surtout sans qu’on le veuille, comme bien des évènements qui bouleversent notre existence.

Jacob, dans la Genèse, en a vécu plus d’une.

A force de courage et de persévérance, Jacob est devenu un homme important. Dieu l’a comblé et il en est reconnaissant. Dans le chapitre 32, nous le voyons en marche avec sa grande famille dans le but, tout à son honneur, de se réconcilier avec son frère Esaü. Il a une vie derrière lui, une autre s’apprête à voir le jour, en effet, car il remplacera son père, Isaac, à la tête de son clan, tout va bien. Dieu consolide les fondements de son peuple. Et si Dieu est avec nous… vous connaissez la suite !

Mais alors pourquoi cet épisode du gué de Yabboq où Jacob se retrouve à lutter contre l’inconnu, contre Dieu, contre lui-même ?

N’avons-nous jamais vécu ce combat ? Alors que dans notre vie, tout semble s’arranger, où le passé fait place à un avenir plus serein survient une cassure irréparable. Un être cher meurt. On perd son emploi. On n’a plus d’argent. La maladie frappe. Le mariage se dissout, une inondation, la guerre… la fin d’un rêve.

Au final Jacob est déclaré vainqueur et il devient Israël.

Pourquoi, au travers des combats que vous comme moi avons du livrer sommes-nous encore debout ? Blessé, meurtri, brisé peut-être, mais transformé au plus profond de notre être par l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maitrise de soi.. pourquoi ?

Parce que, comme Jacob, nous n’avons pas baissé les bras, comme Jacob, il nous fallait la bénédiction, comme Jacob nous en avons payé le prix et comme Jacob … dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances,…

Le fruit de l’esprit, la plénitude de notre être, ne saurait mûrir autrement que dans les tribulations et les douleurs de l’enfantement.