Quand l'homme prie,
disait Louis Finkelstein, un éminent rabbin américain du siècle dernier, il s'adresse à Dieu; quand il étudie, c'est Dieu qui s'adresse à l'homme.

Etudier un texte, le méditer, s'en nourrir, il me semble que c'est avant tout vouloir établir une relation. Une relation intime et spirituelle entre le message et nous-même afin que la Parole porte son fruit.

Lire une phrase formulée, il y a des siècles, dans une culture différente et la commenter avec des mots, des phrases surgies d'un autre temps, c'est lui conférer une existence nouvelle. ( Elie Wiesel ; D'ou viens-tu ? )

Après avoir lu et relu la bible d'une manière mécanique et cela après des années de "conversion", je me suis enfin laissé interpeller par le "Et vous qui dites-vous que je suis?" Bien sûr j'avais les réponses toutes prêtes… mon Dieu, mon sauveur, le messie, mon Jésus…etc " Oui, mais __toi__ qui dis-tu que je suis?"

Alors je me suis mis au travail, je lis, je relis, je dissèque, je cherche, je découvre des choses étonnantes parfois qui m'enthousiasment ou qui me choquent, qui me réjouissent ou qui m'attristent, qui m'encouragent ou qui me désespèrent. En relisant pour la énième fois le chapitre deux de l'Evangile de Luc, je fus interpellé par le nombre de fois que l'écrivain emploie le terme "enfant" voir "petit enfant" pour désigner Jésus. Pourquoi, si Jésus est Dieu, le créateur devait se faire "petit enfant" ? A quoi cela servait-il ? Ne pouvait-il pas s'incarner directement dans ce Nazaréen? 

La venue du Christ dans le monde, l’Incarnation, est prédestinée dés avant la création du monde, d’après le témoignage direct de la Parole divine et, notamment, dans le Nouveau Testament… afin de réunir toutes choses en Jésus-Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre… N’est-ce pas là l’aboutissement de Genèse 2 ; 24… et ils ne feront qu’un…

Et, comme Paul sait si bien l’exprimer, le Second Adam est le premier homme normal qui est réalisé en lui l’image ontologique de l’homme _ l’homme à l’image de Dieu.

On évoque souvent la prescience de Dieu pour qui la chute de l’homme était connue d’avance et serait la cause de l’incarnation. Certes, le monde recélait, dans sa condition de « créé », la possibilité de la chute, que, évidemment, le Créateur n’ignorait pas. Pour ainsi dire, Dieu prit sur Lui à l’avance la responsabilité de la chute possible de l’homme.

L’incarnation étant la finitude de la création, il n’y a donc pas lieu de se demander si l’incarnation aurait eu lieu sans la chute. L’incarnation est à la Gloire de Dieu… la rédemption est l’œuvre volontaire de Jésus.