De nombreux chrétiens résument leur vie spirituelle à des « je dois, je ne dois pas ». Pour beaucoup vivre selon Dieu, c’est veiller à ne pas enfreindre des interdits. Un ami me posait cette question : « Est-ce vrai que quand on devient chrétien on ne peut plus faire… ceci et cela … ? parce que si Dieu existe je ne suis plus libre. »

Une lecture au 1er degré, c’est à dire sans réflexion, de la création de l’homme dans la Genése peut laisser apparaître une incompatibilité entre Dieu et la liberté humaine.

Remarquons que dans le premier récit de la création en Genése 1, tout commence par une permission sans limite : « Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. » Genése 1;29 et l’auteur du 2ème récit de la création d’écrire : « L'Eternel Dieu donna cet ordre à l'homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » Gen. 2 ;16-17 Immédiatement après une permission sans limite vient une interdiction !

Comment comprendre cette apparente contradiction ?

Je lisais un prospectus touristique chez un ami Australien qui disait qu’en France on pouvait se rendre où on voulait en empruntant toutes les routes quelles qu’elles soient. Aucune route, aucun lieu n’était interdit mais attention en France on roule à droite ! Allez où vous voulez mais roulez à droite, pas à gauche !

Une publicité contre « La faim dans le monde » pourrait dire aussi : « Vous pouvez manger de tout mais pas tout ! »

Ces deux exemples nous invitent à considérer que nous ne sommes pas « Seul au monde ».

Finalement, ce qui est interdit, c’est de décider du bien et du mal d’une façon arbitraire, comme si on était seul, sans aucune considération d’autrui. L’idée du 2ème  récit de la  création, c’est de faire comprendre à l’homme qu’il peut se comporter d’une manière qui le conduit à la mort à l’inverse du mouvement de la création qui conduit à la vie.

Inverser le mouvement de la création, n’est-ce pas cela le péché ?  N’est-ce pas là le rôle du serpent ?

 

Mais cela est une autre histoire… à suivre