Jack London, écrivain américain connu surtout pour ses récits d’aventure au milieu de la nature sauvage, en 1902, il voyage en Europe et décide de vivre pendant six mois dans le quartier pauvre de l'East End de Londres. Il en rapporte un témoignage terrifiant sur la pauvreté dans son livre Peuple d'en bas, publié en 1903. Le célèbre sociologue, Tocqueville, aura cette terrible parole : « Dans tous pays, c ‘est un malheur de ne pas être riche, en Angleterre, c’est un horrible malheur d’être pauvre ». Mais cela c’était avant… au XIXème siècle.

Quel rapport avons-nous, aujourd’hui, avec la pauvreté que nous cotoyons tous les jours ?

Certes si la pauvreté est en partie la résultante de comportements coupables eux mêmes sont également la résultante d’une vie de misère. Mais faut-il pour cela que l’état accorde peu d’importance aux responsabilités des pauvres ? Et le pauvre doit-il être toujours considéré avant tout comme un malheureux que la société, l’état, doit aider ?

Bien sûr, on se doit de subvenir aux besoins des victimes de l’infortune du sort, des malades, des vieillards, des infirmes, des orphelins… mais les autres sont des tricheurs, des délinquants, paresseux, immoraux qui cherchent à vivre aux crochets de la société. Nous le voyons bien que la prise en charge par la société de tous ceux qui se déclarent malheureux représente un danger non seulement pour l’économie mais aussi pour la paix sociale. Dans ce sens, la réforme ne doit-elle pas être morale plus qu’économique ?

« L’intérêt et la crainte sont les principes de la société dans laquelle nous vivons et toute la morale consiste à vivre selon notre bon plaisir, la religion n’a pas d’autre fondement que les lois du pays et toute loi dépend de la volonté du peuple et de ces dirigeants. » Thomas Hobbes, philosophe du XVIIème.

La fonction de l’état c’est d’être au service des citoyens et quand quelque chose ne marche pas dans l’état c’est que quelque chose ne va pas chez les individus.

La bible quand à la pauvreté a un étrange discours, en effet, d’une part la bible dit qu’il n’y aura pas de pauvre (Deut. 15 ;4) et d’autre part elle dit qu’il y aura des pauvres (Deut. 15 ;7) et Jésus, lui-même, dira en Marc 14 ;17 :  car vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez, mais vous ne m ’avez pas toujours.

 Ce verset du deutéronome, en hébreu, peut se comprendre ainsi : qu’il n’y ait pas de pauvreté en toi que tu ne sois pas animé par un esprit d’avarice, au contraire ne ferme pas ton cœur face au pauvre. Donne lui selon son besoin. Jésus voit la présence du pauvre comme une bénédiction et il a une façon particulière d’aborder sa rencontre avec un pauvre. En Luc 18 ; 35, à l’aveugle mendiant il a cette question surprenante : Que veux-tu que je te fasse ? Dis-moi ton manque, ton désir… Que je recouvre la vue ! Et sa vie fut transformée !

Je suis persuadé que si on faisait l’effort de reloger décemment certaines familles, des sdf, des chômeurs tous ces gens reprendraient goût à la vie, en retrouvant leur dignité et ils ne deviendraient plus une charge pour la société.

Je connais une famille avec trois enfants, le mari a du travail, il pourvoit aux besoins familiaux. Ils logent dans un logement social plus que vétuste, l’épouse voudrait rafraîchir les sols mais le bailleur ne veut rien savoir. J’ai eu cette parole malheureuse : « Pourquoi faire autant de frais ? Tu n’es pas chez toi ! » Elle me répondit : « Alors, je ne pourrais jamais avoir de chez moi ?! » C’est quoi son manque… un logement où elle se sente chez elle !

Vous avez toujours les pauvres avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez !

Puissions nous être attentif à la dignité de notre prochain qui a tant d’importance aux yeux de Dieu.