MATT 10 ; 34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. 35 Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 36 et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison. 37 Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi; 38 celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.

Voici un verset (37) qui est non seulement difficile à comprendre mais aussi difficile à accepter. Peut-on raisonnablement aimer un individu –Jésus de Nazareth- mort il y a plus de deux mille ans… plus que nos parents, plus que nos enfants ? N’est-ce pas de là l’idolâtrie tant de fois dénoncée dans la Bible ?

Que faire de ce verset ?

Avant tout il nous faut revoir le contexte qui n’interroge pas moins les « artisans de Paix » que nous devons être.

Que vient nous apporter Jésus ? Selon Luc 12 –qui traite du même sujet- la division et selon Matthieu, l’épée. La concordance Bible-on-line, nous explique que « division » doit être compris dans le sens de séparer en parts et que le mot « épée », ici, n’est pas une arme de combat. C’est un couteau et spécialement, le grand couteau utilisé pour les sacrifices.

Soit, mais à quoi sert ce couteau dans le texte de Matthieu ? Non pas à « dresser » l’homme contre le père…etc  mais à « séparer » l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle mère…etc  Il est question de séparer ce qui pourrait ne faire qu’un si aucun « machaira » -le terme grec traduit par épée- n’arrivait. Le fils ferait un avec son père, il ne deviendrait pas fils ou pleinement homme mais le-même-que-son-père. De même que la fille qui, en plus, pourrait ne faire qu’un avec sa belle-mère ; je vous laisse réfléchir aux conséquences en vertu de Gen. 2 ; 24… l’homme quittera son père et sa mère…

Que vient faire Jésus de Nazareth dans cette séparation entre générations? Il me semble que les écrivains du N.T. ont trouvé leur inspiration dans l’A.T. Quel épisode de l’A.T. qui parle de « division » colle le mieux à cette épisode du N.T. ? Peut-être… La tour de Babel où le divin est apparu en ennemi d’une harmonie qui ne serait qu’unisson ; où la division était liée à la parole.

Jésus, la parole incarnée ; la parole de Dieu vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles vient nous dire combien il est important de se connaître comme Dieu nous connaît personnellement afin de n’être pas confondu avec ses parents, ni ses amis, ni ses ennemis et de pouvoir vivre le verset 37 de Matt.10 :

Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi

Essayons de le lire avec les clés que nous apporte Jésus : le partage, le couteau, la parole…

Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille au dessus du fait de la séparation en deux … n’est pas digne de moi

Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille au dessus du fait de la séparation en deux … n’est pas digne du « je »

Celui qui aime son père ou sa mère, son fils ou sa fille au dessus du fait de la séparation en deuxne vaut pas « je »

Ce verset décortiqué avec l’aide de la concordance bible-on-line vous semble tiré par les cheveux mais souvenez-vous qu’il faut traduire en français d’aujourd’hui un grec d’il y a deux mille ans, seul des linguistes sont capables non seulement de traduire mais aussi d’harmoniser la traduction avec la culture des auditeurs d’alors ; en résumé pouvons-nous comprendre le verset 37 de la sorte :

… celui qui aime plus le fait que son fils soit « sien » que le fait qu’il soit « lui » n’équivaut à rien dans la Parole…

Son « moi » est mélangé…il est impur !

« Je t’aime parce que tu es à moi » ne diffère de « je t’aime parce que tu es toi » que par l’épaisseur d’une lame de couteau. Les extrêmes se touchent car si le « nous » des bâtisseurs de la tour de Babel est un pluriel sans singulier, le « je » de Matthieu 10  est un singulier qui est de fait un pluriel ; qu’il s’agisse de Babel ou des liens de parentés non coupés, cela s’appelle : fusion et confusion ! (Babel en Hébreu)