Nous avions relevés dans les précédents billets quelques faits remarquables dans l'évangile de Matthieu et je me propose de créer une nouvelle catégorie dans le blog, axée justement sur les écrits de Matthieu et intitulée: le commencement de la fin. On doit s'attendre à rencontrer des difficultés à comprendre un texte écrit dans la deuxième partie du premier siècle de notre ère car notre univers culturel est très éloigné de l'univers culturel de ce temps-là et de plus notre façon occidentale d'interpréter les écrits est différente de la pensée orientale en général et juive en particulier.

Les 17 premiers versets de l'évangile de Matthieu sont déjà comme un rempart à notre compréhension. Toute fois le premier verset dit tout du projet de l'écrivain de l'évangile de MATTHIEU que pour des raisons d'aisance nous appellerons Matthieu.

Sefer toledot iechoua hamachiah ben david ben avraam... que la Bible de Jérusalem traduit trés justement à mon sens par: Livre de la genèse de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham

Parler de Jésus-Christ c'est parler d'un homme qui a une dimension d'éternité, depuis le commencement jusqu'à la fin des temps.

Les bliblistes littéraires ont mis en évidence un style d'écriture particulier dans la littérature hébraïque qui se nomme "inclusion"; ainsi est appelée la répétition de mots ou d'expressions qui se complètent ou se répétent ( ex : naissance et mort) et qui signifie la cohésion des différents éléments contenus entre les deux termes. ( sic le dictionnaire biblique)

Comme "Genèse" peut aussi se traduire par commencement; il serait interressant de trouver le terme "fin" ou son synonyme dans le texte. Vous en réviez, Bible-on-line l'a fait! Le dernier verset de l'évangile est traduit par "Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde." Tout comme si le Saint-Esprit voulait authentifié le texte écrit entre ces deux termes.

Ce premier verset porte encore à la réflexion dans le sens où si le messie, objet de la Promesse, attendu par les Juifs est Fils de David - ce que les écritures confirment maintes fois - Pourquoi alors préciser ensuite cette évidence: fils d'Abraham? Peut-être aurons-nous la réponse dans la suite de notre étude....

Passons l'énumération des ancêtres de Jésus, cette généalogie qui est parfois surprenante surtout si on la compare à celle de Luc mérite une étude (en projet) approfondie.

Arrêtons nous au verset 17 où Matthieu va clore les Généalogies dans un récapitulatif :

d'Abraham jusqu'à David, quatorzegénérations.                                                                         de David jusqu'à la déportation de Babylone, quatorze générations.                                             de la déportation de Babylone jusqu'au Christ, quatorze générations.

Si le nombre 14 est mis en évidence, c'est qu'il a son importance. David semble être le pivot de ce verset, rien d'étonnant à cela quand on calcule la valeur mumérique de son nom - Dalet, Vav, Dalet - à savoir 4 + 6 + 4 = 14

Mais je pense que, par ce verset, Matthieu veut nous présenter avant tout le pur produit de la perfection humaine et divine : Jésus-Christ!

En effet, 14 c'est 2 fois 7 - je vous étonne?- Comme tout le monde le sait : 7 symbolise la perfection à l'exemple de la création accomplie en 7 jours . Au sixième jour, la création s'achève par celle de l'homme. Ce que fit le Créateur au cours des cinq premiers jours «était bon», au terme du sixième «cela était très bon» (Gen.1/4à25). L'homme est ce qu'il y a de mieux dans la création car «Dieu fit l'homme à son image» (Gen.1/26-27). L'homme est marqué du chiffre 6, il lui manque 1 pour être parfait. Et le 1, le Aleph, qui lui manque, c'est le nombre de Dieu; c'est donc la tension vers Dieu ( du 6 vers le 7 ) qui fera l'homme parfait dans l'ordre de la création. Il existe de nombreux écrits sur le nombre 7.

Le nombre 14 de David signifie déià une double perfection, une perfection hors du commun mais lorsqu'elle est multipliée par 3 le chiffre de l'achèvement, de la totalité qui unit le ciel 1 et la terre 2, c'est véritablement l'achèvement de la révélation. Il a fallu 14 générations depuis Abraham pour engendrer David mais la gestation du Messie a duré 3 fois 14 générations.

               C'est à dire que le Messie est la plénitude de la perfection.