Cette semaine, il y aura une grande effervescence dans le monde judaïque. Dans tous les foyers on sortira les "Hanoukia" -chandelier à 9 branches- et les trente-six bougies. La paracha de cette semaine se nomme Vayéchev - il demeura- premier mot de Genèse 37. Les pèricopes de Genése 37 à 40;17 relatent la vie de Jacob et un verset a retenu mon attention, à savoir Genèse 38;13 :
 
" On raconta à Tamar : Voici, ton beau-père monte vers Timnah pour son troupeau."
 La ville de Timnah est, aussi, citée en Juges 14;1 : « A propos de Samson, il est dit : Et Samson descendit vers Timnah! Cette ville était située sur la pente d’une montagne. » 
 
Timnah est le cadre choisi par le Saint-Esprit pour deux "histoires de femmes" ayant des conclusions tout à fait opposées. En effet, c’est suite à un mystérieux épisode, l'union de Juda et Thamar, que naîtra Pérets, l’ancêtre du Machia’h et c'est dans cette même ville que, pour son malheur, Samson se maria avec une fille d'entre les philistins. 
 
 Une particularité est notée en Juges 14 où il est dit qu'à Timnah, on y montait, et on y descendait. Ainsi, la Torah précise que Juda « montait » vers la ville de Timnah et que Samson y descendait. Aucun mot, ni aucune lettre ne sont insignifiants dans la Torah ; cette précision comporte donc un enseignement. La Torah veut ici nous indiquer que les événements qui suivront l'arrivée dans la ville procèdent soit d’une élévation, d’une montée ou soit d'une diminution, d'une descente. 
 
 Le service de Dieu peut être comparé à l’ascension d'une montagne, ainsi qu’il est écrit (Psaumes 24;3) : « Qui gravira la Montagne de Dieu ? » Nous ne pouvons nous permettre d’être lent, dans le domaine du spirituel, ou de prendre le luxe de faire une « pause ». Celui qui se déclare satisfait du niveau qu’il a atteint et qui – de ce fait – ne ressent plus le besoin de progresser risque de perdre son assise spirituelle et éventuellement trébucher. Cela est tout aussi dangereux que pour l’alpiniste qui déciderait de s’arrêter au milieu de son escalade. Une fois engagé dans le Royaume de Dieu, il est impossible de faire du "sur place". Il faut continuellement faire l’effort de passer au stade suivant. Dans le domaine moral, ne pas avancer représente déjà une régression. 
Nous allons, donc, célébrer cette semaine, la fête de Hanouka. L’usage fait que, pendant cette fête, on ajoute chaque jour une lumière comme si on ne pouvait pas se contenter des accomplissements d’hier. Le fait d’allumer deux soirs de suite le même nombre de flammes constituerait une régression. Cela est dans l’esprit de la Parole dans le domaine de la Sainteté, dans la rencontre avec le Divin il faut toujours viser plus haut. 
              "... oubliant ce qui est en arrière et portons-nous vers ce qui est en avant... " Phil. 33;11 
 

ANECDOTE: 
 La hanoukia est un chandelier à neuf branches et la branche centrale porte le "shamash", la bougie qui chaque soir allume les autres bougies (voir le billet : Le shamash de Hanouka).
Un vieux juif nommé Yoshua Katzellenborgen, propriétaire d'une célèbre marque de cigares raconte ses débuts difficiles dans le commerce. 
Très jeune, il voulait être un "Shamash", le bedeau de la synagogue, le serviteur. Mais ce poste ne pouvait lui être attribué car il ne savait ni lire, ni écrire. Il dut renoncer à cette modeste ambition pour s'employer dans le métier de colporteur. Sur les foires et dans les villages, il vendait des cigarettes qu'il débitait à la pièce. Les affaires fleurissant petit à petit, il se sédentarisa louant une porte cochère puis un pas de porte. Au bout de quelques années il était propriétaire d'un vrai magasin, puis de l'immeuble et enfin du quartier où il établit une usine fabricant des cigares agrémentés d'une bague dorée à l'or fin réputés dans le monde entier. C'est alors que l'empereur d'Autriche lui proposa le portefeuille de finances, notre juif acceptant le poste devait signer un contrat le liant au gouvernement. - Majesté, cela vous dérange-t-il si je paraphe le document d'une étoile de David car je ne sais pas signer. 
- Comment ça, vous ne savez pas signer, Monsieur Katzellenborgen. 
- Ni lire, ni écrire 
- Juste ciel! s'écria l'Empereur, un homme aussi puissant que vous, que seriez-vous donc devenu aujourd'hui si vous aviez appris à lire et à écrire? 
- Shamash, Sire!